Rencontres au parc Hinode de Michiko Aoyama paraît chez Nami.

Il y a des romans qui se lisent comme on respire. Rencontres au parc Hinode est de ceux-là. Cinq chapitres, cinq narrateurs différents. Le lien, c’est le quartier du « lever du jour » où ils viennent chacun d’emménager. La banlieue de Tokyo, Advance Hill, une résidence neuve vendue sur plan. Et non loin de là le parc Hinode avec son hippopotame orange en béton fatigué par les années.

Ces narrateurs de tous âges et de toutes conditions vont s’y croiser et surtout consulter cette « légende urbaine » qu’est devenu Hippohiko Hippocrate comme on le nomme. En effet, «  il suffit de toucher sur lui la partie du corps qui nous fait souffrir pour guérir ».

Ainsi l’adolescent qui a besoin de se remettre en selle, la mère de famille qui ne se satisfait pas de ne plus travailler tout comme la jeune femme qui souffre d’une impression d’enfermement, l’écolier qui culpabilise d’avoir menti et l’éditeur sur le retour « effaré par le passage du temps » trouveront-ils une solution auprès de ce médecin « à l’air insouciant » ?

S’il ne guérit pas tous les maux, ce roman fait du bien. En mettant en scène des personnages qui doutent et se remettent en question, Michiko Aoyama fait de l’introspection le meilleur moyen de cheminer dans la vie. La simplicité, le quotidien des personnages narrateurs les rendent touchants et attachants. Chacun peut se retrouver dans leur quête de sincérité, leurs peurs ou leurs souffrances.

Mais le plus intéressant reste sans doute les petites leçons de vie qui transparaissent à travers chaque expérience. Faire de son mieux, être sincère, empathique et dire les choses. Autant de stimuli qui nous rappellent que nous sommes tous connectés les uns aux autres et que les petits gestes du quotidien sont primordiaux. La poésie des saisons et la magie des lieux font le reste.

Camille DOUZELET et Pierrick SAUZON

Rencontres au parc Hinode de Michiko Aoyama, 256 pages, 20€, éd. Nami. En librairie le 10 avril 2025.

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