Le tome 8 de L’habitant de l’infini de Hiroaki Samura paraît aux éditions Casterman.

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Immense série que le manga seinen, L’Habitant de l’Infini, de Hiroaki Samura. Immense par la quantité de planches réalisées, entre 6000 à 7500 pages selon les éditions, soit 15 doubles tomes chez Casterman dans la collection Sakka. Mais immense aussi par le talent et la qualité graphique de l’auteur.

Dans ce 8ème tome, Lin, une jeune fille engage Manji, un banal ronin, comme garde du corps pour venger ses parents. Sa famille vient d’être massacrée par l’école de sabre Ittô-Ryû. Uni par la douleur et la quête de justice, ce duo entame un périple sanglant à travers le Japon.

Toutefois, Manji est infesté de vers Kessenchû. Ils lui procurent la capacité de se régénérer à chacun de ses décès.

Il s’en suivent de nombreux évènements et combats tout au long de leur parcours. En effet, le gouvernement shogunal cherche à éradiquer l’Ittô-Ryû par l’intermédiaire de Mugaï-Ryû, une autre école de sabre. Les deux protagonistes pris entre les rivales doivent subir ces affrontements.

Plus le temps passe et plus Lin s’interroge sur le sens de sa vengeance. Quant à son comparse, il sabre à tour de bras. Son but a toujours été de tuer 1000 scélérats afin d’expier sa faute pour avoir trucidé 100 innocents. Et, ainsi, trouver l’apaisement dans une mort définitive.

Fait prisonnier Manji subit de multiples tortures pour permettre à ses tortionnaires de découvrir l’origine de son pouvoir. Parviendront-ils à leur fin ?

Indéniablement le style graphique de Hiroaki Samura porte haut la représentation de l’univers baroque de l’époque Edo finissante.

La pertinence de la figuration des corps, le choix des points de vue et le dynamisme des actions font de ce manga un sommet du genre.

Entièrement travaillées à l’encre de Chine, les planches rivalisent de somptuosité entre elles de par leur construction ou leur puissance à matérialiser la sombre ambiance du récit.

Seul bémol et de taille, la complaisance de l’auteur pour la violence délibérée. Les scènes de torture, de combat ou de massacre sont étalées sur de nombreuses vignettes jusqu’à la nausée. Ce manga s’adresse donc à un public très averti.

Dans le même temps paraît un spine-off de la série, inédit en français : Bakumatsu du scénariste Renji Takigawa et du dessinateur Ryu Suenobu, supervisé par Hiroaki Samura himself. On en est déjà aussi au 8ème tome. Une belle réussite dans la même veine.

Concomitamment encore, les éditions Casterman poursuivent leur réédition de la grande fresque littéraire et historique de Jirô Taniguchi et Natsuo Sekikawa : le tome 3 d’Au temps de Botchan.

Camille DOUZELET et Pierrick SAUZON

L’habitant de l’infini, Hiroaki Samura, 416 pages, 13,95€, coll. Sakka, éd. Casterman. En librairie le 14 mai 2025.

Bakumatsu , scénario :Renji Takigawa et dessin : Ryu Suenobu 192 pages, 9,45€, coll. Sakka, éd. Casterman.

Tome 3 d’Au temps de Botchan de Jirô Taniguchi et Natsuo Sekikawa, 312 pages, 22 €. 

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