Le jeune M. habite encore chez sa mère car il ne peut s’offrir un appartement à lui. Fondu de jeux vidéo, Il a quitté l’école pour devenir streamer. Alors quand sa cousine lui fait comprendre qu’en s’occupant de son grand-père grabataire, elle s’assure une bonne partie de son héritage, il se rapproche de sa grand-mère…
Celle-ci n’est pas facile à « dorloter », même si on lui découvre un cancer des intestins qui la fait souffrir. Elle habite une vieille maison et vend encore son gruau de riz sur le marché dès 5 heures du matin. Son « qi chou » (1) de petit fils a bien du mal à se caler sur son rythme. Mais peu à peu, l’affaire juteuse du début se mue en une véritable histoire de famille.
Et elle est complexe pour ces Chinois émigrés en Thaïlande. Le choc des générations est à l’œuvre entre les anciens : à cheval sur la tradition, guidés par la religion et le regard d’autrui et les jeunes : mondialisés et laïques.
Cette comédie dramatique, au rythme un peu lancinant vers la fin, fait la part belle aux relations filiales avec les fils qui veulent montrer qu’ils sont les meilleurs et les filles qui, toujours se sacrifient ou, tout au moins, triment pour eux.
Le conflit de générations y est aussi magnifiquement traité et finalement transcendé par l’amour que se portent ce petit fils et sa grand-mère interprétés avec finesse. Relation universelle qui dépasse certaines « vannes » que le spectateur occidental ne saisit pas toujours. Des plans très bien construits représentent aussi un langage commun. Tel le cimetière chinois au début et à la fin du film.
Camille DOUZELET et Pierrick SAUZON
(1) = bon à rien
Comment devenir riche (grâce à sa grand-mère) de Pat Boonnitipat, avec Putthipong Assaratanakul, Usha Seamkhum, Thaïlande, 2024, 2h05. En salle le 16 avril 2025.
Voir la bande-annonce : https://www.youtube.com/watch?v=z8etc9FbQjQ