A l’issue d’un voyage en Asie, Sébastien Raizer s’arrête au Japon pour vérifier son idée de départ : le zen est la spiritualité des samouraïs. Durant son périple, il s’est confronté aux différentes sectes bouddhistes au travers des pays qu’il a parcourus. En Thaïlande, il constate que loin d’être une pratique personnelle, le bouddhisme est devenu une machine à cash. En Corée du sud, l’omniprésence américaine a largement fait disparaître les temples existants au bénéfice de la chrétienté. Quant à l’Asie du sud-est, il y apprécie la branche Theravâda (doctrine des Anciens proche du bouddhisme primitif) qui le conforte dans son idée que le Japon abrite un bouddhisme plus originel de par la méditation zen. Dans ce pays, il se confronte au zazen, dans un temple en accès libre, tout en pratiquant l’art du sabre. Ces deux pratiques : zen et bushidô (la voie du sabre) ne font plus qu’une dans sa démarche personnelle pour atteindre la « non méditation ». Cette dernière est la quintessence du bouddhisme pour Sébastien Raizer. « Pour savoir ce qu’est le froid et le chaud, il faut en faire soi-même l’expérience » tirée d’une citation atemporelle zen. Il ne s’agit donc pas de penser à s’éveiller mais d’agir pour s’éveiller. C’est en cela que le samouraï peut devenir un modèle du zen, qui reste, toutefois, la seule voie de l’éveil, démarche fondamentalement personnelle.
Le livre est à la fois didactique et extrêmement prenant car il nous transporte à travers l’Asie à la recherche de soi. Le livre nous montre que chacun peut trouver la Voie à travers sa propre voie.
Camille DOUZELET
Petit éloge du zen, folio, Gallimard, 2€