No-no-yuri d’Aki Shimazaki paraît aux éditions Actes Sud.

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C’est le mois Aki Shimazaki chez Actes Sud ! Pas moins de 5 de ses œuvres sont disponibles à la vente à partir du 4 mai dans tous les formats possibles. Classique pour son nouveau roman No-no-yuri, poche pour Maïmaï et enfin audio, en CD et en format numérique, pour les 3 premiers opus  de son nouveau cycle romanesque : Suzuran, Sémi et No-no-yuri ! (1)

Ce dernier est donc celui qui nous intéresse aujourd’hui. Il est raconté par Kyoko, la sœur aînée d’Anzu qui assurait la narration de Suzuran. No-no-yuri en est ainsi le contrepoint. Mais il peut aussi se lire indépendemment. En effet, Yonago, la ville natale de la famille Niré représente le lointain que Kyoko a quitté pour ses études supérieures. Elle a fait le choix ensuite de s’installer à Tokyo et y mène sa vie de célibataire endurcie. Elle occupe une bonne place dans une société américaine de cosmétiques où elle est la secrétaire du patron. D’une beauté exceptionnelle pour ses 35 ans, elle s’habille chez les meilleurs couturiers du monde entier. Elle se lasse vite de ses amants mariés. Elle en change donc souvent, ne s’attache jamais. Mais elle finit par se rendre compte que sa vie « est vide ».

À travers cette narratrice narcissique et sûre d’elle, le lecteur découvre un Tokyo cosmopolite et jet set. Bars de nuit, restaurants italien ou galicien, bons vins, excellents scotchs. Kyoko connaît tous les ingrédients de la mondialisation rayonnante. Qu’elle soit professionnelle, gastronomique ou culturelle. Elle ne comprend pas sa sœur pourtant aussi belle qu’elle, qui se contente de sa vie atone. Elle refuse aussi toutes les propositions de miaï que lui font ses parents.

Japonaise vivant à Montréal, Aki Shimazaki écrit en français. On retrouve son style minimaliste avec une acuité du quotidien, de l’intime. On apprend par exemple pourquoi Kyoko ne fait pas confiance aux hommes. L’autrice choisit paradoxalement une construction circulaire pour montrer les changements à l’œuvre dans son personnage. Le titre est, comme suzuran, explicité à l’aide d’une création d’Anzu. Elle a créé un vase d’ikebana pour Kyoko du nom de Lily of the field, le lys des champs de la couverture, autrement dit No-no-yuri.

Camille DOUZELET et Pierrick SAUZON

(1) Lire notre chronique sur Suzuran : https://asiexpo.fr/suzuran-daki-shimazaki-parait-chez-actes-sud/ et celle sur Sémi : https://asiexpo.fr/semi-daki-shimazaki-parait-aux-editions-actes-sud/

No-no-yuri, Aki Shimazaki, 176 p., 16,50 €, éd. Actes Sud. En librairie depuis le 4 mai.

Maïmaï, Aki Shimazaki, 160 p., 6,70 € , éd. Babel.

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