L’or des Ming fastes et beautés de la Chine impériale (14 – 17è siècle) : une expo et un catalogue.

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Dans le cadre de l’année franco-chinoise du tourisme culturel, le musée Guimet nous révèle une fabuleuse exposition, L’or des Ming (1368-1644). Elle est issue de l’exceptionnelle collection de M. Kwok et est organisée conjointement avec le musée des Beaux-arts de Qujiang (Xi’an, Chine).

Rarement présenté à l’étranger, ce trésor nous éblouit, littéralement. Le catalogue édité par les éditions In Fine en rend magnifiquement compte.

Bien sûr, l’or y tient une place prépondérante. La fabrication des objets exposés utilise de nombreux procédés d’une maîtrise parfaite, comme le moulage ou le repoussé ou bien encore la ciselure.

Les motifs animaliers comme le dragon, le faisan ou le phénix sont réservés à l’empereur et à sa famille proche. Mais l’enrichissement est tel à cette époque que nombre de hauts dignitaires accaparent ces symboles pour affirmer de façon éclatante leur position sociale.

Les motifs végétaux sont très estimés et bien souvent associés aux saisons. Ils correspondent pour beaucoup à des vertus confucéennes.

Très importants en Chine, les signes de bon augure agrémentent de nombreux bijoux. Tout comme le caractère « longévité », shou, qui matérialise une décoration très respectée sous les Ming.

Des gemmes aux multiples couleurs et éclats du meilleur effet agrémentent, parfois, ces objets.

L’ensemble de ces composantes est finement intégré à différents joyaux et ustensiles d’apparat.

Le XVIe siècle voit de nouvelles routes commerciales se constituer entre l’Europe et la Chine. L’argent des mines d’Amérique espagnoles représente jusqu’à 30 % de la consommation de l’Empire du Milieu. Ce métal servant essentiellement comme monnaie d’échange pour le commerce.

Progressivement, l’empire essentiellement agraire bascule vers un pays mercantile avide de goût sophistiqué sous la puissance économique des Ming.

En outre plusieurs scènes d’un célèbre rouleau de peintures sur soie agrémentent l’ouvrage. Trois éléments se répondent dans une grande harmonie de formes et de couleurs. L’architecture structure les différentes occupations des femmes du harem idéalisé de la dynastie des Han (206 av. J. C. – 220 apr. J. C.). Les arbres et les rochers accompagnent les gestuelles gracieuses des personnages afin d’accentuer toute la plénitude de l’instant.

Pleine page, les œuvres du rouleau permettent de montrer l’utilisation des différentes parures dans la vie quotidienne des palais.

Un ouvrage bilingue français anglais chatoyant et instructif qui comblera aussi bien l’orfèvre perfectionniste que l’esthète épris de sculpture zoomorphe.

Camille DOUZELET et Pierrick SAUZON

L’or des Ming fastes et beautés de la Chine impériale (14 – 17è siècle), 216 pages, 35€, éd. In Fine.

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