Le n° 17 de la revue Reliefs est consacré aux banquises.

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Bien que discrète (vente par abonnement, 2 numéros par an), la revue RELIEFS n’en est pas moins un phare culturel. Ses qualités tant instructive qu’esthétique en font un ouvrage incontournable à qui veut se plonger dans l’immensité de la nature.

C’est surtout sa diversité qui retient l’attention du lecteur. Et pour cause ! Des cartes de toutes formes et de toute origine valorisent à merveille les différents thèmes développés avec pertinence et concision. Leurs couleurs et leur originalité, surtout, nous immergent dans un monde d’exploration toujours captivant. Les articles leur répondent et apportent une riche érudition. Néanmoins celle-ci est fort accessible bien que distillée par les meilleurs spécialistes des questions abordées.

Chaque numéro explore un thème principal. On peut alors s’informer de façon très détaillée sur les forêts, les sommets, les lacs, les îles (1) etc… Ce 17ème exemplaire fait la part belle aux banquises. Plus de 50 pages leur sont consacrées. Outre la justesse des textes, des photo et des graphiques, des croquis ou des cartes ouvrent aussi au lecteur les pistes d’un plaisir sans cesse renouvelé. La « tribune » de Jean Jouzel nous alerte cependant au sujet de la « banquise en péril » et nous incite à tout faire pour sauver cet « écosystème unique ».La littérature et l’imaginaire ne sont pas oubliés. Ils rayonnent à travers divers extraits.

En outre, entre autres, un entretien avec Ludovic Dickel, éthologue, spécialiste des céphalopodes, nous fait découvrir l’« anatomie d’un poulpe ». Et l’on se réjouit de l’intelligence de sa main. Bien d’autres rubriques encore nourrissent aussi bien l’intellect que la soif de beauté.

Et l’on découvre en « portfolio », le photographe japonais Yoshinori Mizutani et sa série « Yusurika ». C’est le nom japonais du chironome plumeux. « Quand il renvoie la lumière du flash de mon appareil, chaque yuzurika devient une petite boule de lumière blanche, une apparition fantastique , comme une fée venue du monde naturel ». explique-t-il. Fasciné par la nature, il explore les territoires urbains pour en capturer les étrangetés, notamment la façon dont la nature se réapproprie la ville. Avec Tokyo Parrots, il a, par exemple, suivi de grandes volées de perruches sauvages importées du Sri Lanka et qui se sont infiltrées dans le paysage tokyoïte.

Bien que ce travail d’édition soit déjà considérable, la revue ne s’arrête pas en si bon chemin. En effet, avec le concours de la BNF, elle édite de nombreux compléments tout aussi magnifiques que sa publication.

Ainsi, dans sa librairie parisienne et sur son e-shop (3) on trouve des merveilles, comme autant de cadeaux possibles. Des coloriages colore & explore, des carnets sur la flore et les oiseaux et surtout des cartes géographiques nostalgiques au format poster. Ainsi celle de Tokyo (2) issue d’une gravure sur cuivre imprimée sur papier japonais en 1882. Elle représente la ville, ses 15 arrondissements et ses 6 districts de l’époque. Le cartographe Yamamura Seisuke y déploie un rare talent de représentation des bâtiments qui se multiplient à cette époque de grande modernisation, sous la houlette de l’Empereur Meiji. Et au verso, on peut lire l’histoire de cette carte.

À découvrir absolument !

Camille DOUZELET et Pierrick SAUZON

(1) Lire notre chronique sur le n°14 : https://asiexpo.fr/le-n-14-de-la-revue-reliefs-est-consacre-aux-forets/, sur le n°16 https://asiexpo.fr/le-n-16-de-la-revue-reliefs-est-consacre-aux-iles/

(2) Carte Tokyo Ezu, 17 €, coll. Terre et eau, éd. Reliefs

(3) Boutique Reliefs éditions, 17 Rue Lacharrière, 75011 Paris, tél. 09 86 73 97 87. e-shop : https://reliefseditions.com/

RELIEFS N° 17 BANQUISES,19,90 €.

 

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