KIYOSHI KUROSAWA, mémoire de la disparition de Diane Arnaud

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Que voyons-nous du récent cinéma japonais ? A en croire les rayons de dvd et de livres spécialisés, pas grand chose. Si l’on excepte le cas très particulier de Miike, il ne reste que quelques réalisateurs ayant eu la chance de voir leurs films s’exporter suite à un effet de mode. On y trouve ainsi Hideo Nakata et ses ersatz, et parmi ceux-ci un étrange Kiyoshi Kurosawa qui ne cesse d’étonner grâce à des films de genre hypnotiques et étrangement envoûtants. La consécration arrive enfin pour cet “autre Kurosawa” avec un livre lui étant entièrement dédié et écrit, s’il vous plaît, par une universitaire spécialiste du cinéma japonais contemporain.

Evidemment la peur assaille l’amateur de base : suivre le fil de la pensée des théoriciens est souvent bien fatiguant et parfois fumeux dans les théories exposées. Diane Arnaud n’échappe pas ici à la règle, l’écriture est dense, souvent technique mais le lecteur va devoir s’accrocher car le fond est quant à lui passionnant. En effet, l’auteur n’hésite pas à aller à contre-courant de la pensée générale, à avouer la difficulté d’approche de certains films de Kurosawa, et à s’attarder sur ses métrages les plus intéressants : ceux s’ancrant directement dans le genre du film de fantôme surtout, mais aussi policier.
Tentant de lier chacune des œuvres entre elles, mais aussi vis à vis à des références explicites ou implicites du réalisateur, Diane Arnaud en tire finalement une vision cohérente du cinéaste, de ses réflexions sociales pointues et de la portée de ses films. Ce livre reste donc réservé à des passionnés qui sauront s’armer de patience pour saisir la pensée de l’auteur, ou alors à des universitaires déjà bien rodés au style complexe de leur collègue ou professeur.

Éditeur : Rouge Profond

Pays : Japon

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