Cet ouvrage fait parti d’un diptyque sur les studios Ghibli. Le prochain volume sera consacré à Hayao Miyazaki et à la notion du temps dans les films d’animation. Celui-ci est tourné vers le travail de son compère Isao Takahata sur l’espace et la mise en scène. Le point central de ce livre sera la première œuvre, méconnue, du réalisateur, film à la conception chaotique : Horus prince du soleil. Stéphane Le Roux nous fait découvrir tout le génie de ce jeune réalisateur (trente ans au début de la conception) qui s’était lancé avec sa petite équipe dans une aventure finalement trop grande pour lui. Mais les limitations imposées par la Tôei l’ont obligé à se transcender. Avec en parallèle La bergère et le ramoneur de Paul Grimault (1952), film que Takahata adore, toutes les techniques employées par ce dernier sont décortiquées de manière très précise.
Il en résulte donc, et c’est normal pour une thèse, un ouvrage assez pointu et plutôt difficile à lire, mais permettant de vraiment découvrir, ou de redécouvrir, un film à la richesse insoupçonnée. Le réalisateur a en effet expérimenté et travaillé de nombreux codes venant du cinéma avec acteurs, qu’il réutilisera dans ses œuvres suivantes. À travers cette étude, nous pouvons donc comprendre le difficile cheminement d’un homme qui a apporté beaucoup au cinéma d’animation japonais.
Fabrice Docher
Éditeur : L’Harmattan
Pays : France