Traité des cinq roues et autres écrits de Miyamoto Musashi, technique et philosophie de combat du plus grand des samouraïs.

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Dans le folklore japonais, S’il est un personnage incontournable, Miyamoto Musashi est bien celui-ci. Dans leur préface, du traité des cinq roues, le Gohô no tachimichi, (publié qu’en 1909), les deux spécialistes italiens de l’Orient, Ornella Civardi et Pietro Amadini nous restituent l’humain au travers d’une analyse subtile et documentée. Tout au moins grappillent ils quelques vérités sur le ronin, guerrier sans maître. Sa légende a dévoré l’homme au travers d’une infinie production fantasmée tout au long des siècles (du XVIè au XXè).

Sans négliger l’importance du mythe que revêt le personnage, les auteurs italiens s’attellent à nous imprégner de la démarche spirituelle de son engagement dans le bushido, la voie du sabre. Voilà ainsi un traité qui place le paradoxe au cœur de sa démarche. En effet, dans un combat, comment vaincre sans mouvement ? Telle est la question à laquelle ses écrits répondent.

Au cours des dernières années de sa vie tumultueuse, assagi, Miyamoto Musashi consigne, en effet, par écrit l’expérience de toute une carrière de combats singuliers, le musha shugyô. Pour les samouraïs, il s’agit de pèlerinages « de recherche » pour se confronter à d’autres écoles de sabre ou à de fins bretteurs. Plus qu’une somme, le traitéest avant tout une suite de certificats qui valident l’acquis des capacités de ses élèves. Clairement, il y énonce « qu’on parviendra à posséder un pouvoir secret ». De plus, et à la différence de Yamamoto Tsunetomo, Miyamoto Musashi ne renonce pas au monde, car pour lui, «le devoir du guerrier n’est pas de mourir, mais de vaincre » . En d’autres mots, «savoir faire mieux que les autres » en condition de mushin. À l’instar des moines zen, «il s’agit de placer l’esprit au centre », c’est-à-dire « sans devoir être dirigé par la pensée ».

Si Miyamoto Musashi est un fin théoricien, il le doit avant tout à son expérience des champs de bataille. Il participe à la plus fameuse, celle de Sekigahara en 1603 (1), mais dans le camp des perdants. Toutefois, il réchappe à la mort. Il bénéficie alors de la Pax Tokugawa pour affermir sa maîtrise des deux sabres auprès de divers Daimyo qu’il sert.

Bien que d’un format réduit, ce somptueux ouvrage ravira tout lecteur féru du Moyen-Âge nippon. Son aspect broché et d’un format compact le rendent aisé à consulter. En plus des textes érudits, les nombreuses estampes en couleur de l’ukiyo-e valorisent grandement le samouraï.

Camille DOUZELET et Pierrick SAUZON

(1) Lire notre article https://asiexpo.fr/sekigahara-la-plus-grande-bataille-de-samourais-de-julien-peltier/

Traité des cinq roues et autres écrits de Miyamoto Musashi, technique et philosophie de combat du plus grand des samouraïs. Traduction intégrale en français de l’œuvre originale par Marie Kastner-Uomini, 19,90€.

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