Deux gangs de dealers, des policiers dont un corrompu, un stock de cocaïne disparu, une femme qui a des visions prémonitoires …
“Some” est un étrange polar, que l’on pourrait rapprocher de “PTU”, un des chef-d’œuvres de Johnnie To : action ramassée en une journée, en milieu urbain, multiples personnages qui courent les uns après les autres, jeu avec les portables et les identités. Une différence pourtant : le rythme particulier, une impression d’avancer en faisant du surplace, comme un rêve éveillé. Du coup les multiples rebondissements et scènes d’action semblent irréels. Pas de brusque décharge d’adrénaline, de hausse d’intensité.
A l’opposé, des scènes “anodines” se chargent d’une poésie singulière et parfois décalée, comme la constatation par écrans de surveillance interposés qu’il pleut sur la moitié de la ville et qu’il fait soleil sur l’autre moitié. Focalisation sur des micro-événements, des détails parfois saugrenus… Logique du rêve ?
Ce rythme particulier trouve sa justification dans les visions prémonitoires de l’héroïne, qui a l’impression permanente d’avoir déjà vécu chaque scène, et qui, comprenant enfin ce qui lui arrive, espère changer le cours des événements pour tromper un destin funeste.
Ouverture du film sur une vision du futur et clôture sur sa réalisation, avec en problématique la question de l’interprétation de l’image (De Palma est très présent), “Some” peut être qualifié de “film-trip”. Original.
Éditeur : CTV / TF1 Video
Pays : Japon