“Costaud” (Andy Lau) un moine shaolin, lecteur malgré lui du karma d’autrui, passe du côté obscur en devenant stripteaser et enquête aux côtés d’une policière (Cecilia Cheung) faisant ses premières armes en poursuivant un tueur contorsionniste.
Le parfait synopsis d’une série Z, et pourtant. C’est bien le réalisateur porteur du néopolar made in Hong-Kong, spécialiste des “abstractions géométriques” qui œuvre dans sa perpétuelle démarche peu à peu novatrice du cinéma… des genres. Genres pluriels comme autant de vies sur la ligne du karma, cet écart au genre que représentait la scène du déjeuner dans Breaking News preuve de la singularité de l’auteur est ici multiplié donnant lieu à un véritable pêle-mêle organisé, le but du film étant de son propre aveu d’“agir aujourd’hui en pensant à demain avec une volonté claire dans la situation chaotique actuelle”. Formellement soutenue par une photographie soignée, la mystique dernière séquence est un véritable coup de maître que porte l’auteur à ce qui était jusque-là un excellent divertissement. Provoquant, déroutant, ce film est une véritable pochette surprise aux amateurs de cinéma prêts à accepter en 1h30 “3 films pour le prix d’un” ainsi présenté par Jean-Pierre Dionnet. Film costaud mais maigres bonus, un making off peu transcendant (présentation, maquillage) où l’équipe donne son opinion sur sa vision de l’après vie, ce qui est tout de même rare. Quant au Dalai Lama, il a récemment déclaré dans la presse que les victimes du Tsunami avaient tous un mauvais karma… à méditer.
Éditeur : Pathé / Des films
Pays : Hong-Kong