Irradiée après avoir traversé la ville d’Hiroshima le jour de l’explosion de la bombe atomique, la jeune Yasuko vit depuis lors auprès de son oncle et de sa tante. Veillant sur leur état de santé, elle n’arrive pas à trouver d’homme à épouser pour cause de risque de sa possible contamination. Seul le voisin, traumatisé suite à son intervention militaire en Mandchourie, lui manifeste un intérêt certain.
Adapté du roman culte éponyme et d’une nouvelle de l’écrivain préféré d’IMAMURA, Masuji Ibuse, le cinéaste règle ses comptes avec le traumatisme des Japonais après l’explosion des bombes atomiques. Ce n’est moins par une violente dénonciation de la stupidité humaine que le réalisateur témoigne de sa réelle colère envers les ravages d’une guerre, que par le drame intronisé de cette petite famille mue par l’incompréhension.
Tourné dans un sobre Noir et Blanc afin d’atténuer toute la violence des images des conséquences de la déflagration, ce petit drame au quotidien est d’une efficacité redoutable. Mieux que tout discours ampoulé des instances politiques, de nouveau prêtes à menacer une nation (la Corée) de l’utilisation de cette arme, le silence oppressant des victimes devant leur reflet dans le miroir donne à réfléchir longtemps après la fin du film.
Le film de 1988 est accompagné d’un feuillet de quatre pages revenant sur la carrière d’IMAMURA, interviewant le réalisateur et résumant différents films japonais traitant du drame d’Hiroshima.
Éditeur : Films Sans Frontières
Pays : Japon