OK de Talvin Singh

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Dès le premier morceau “Traveller”, Talvin Singh donne le ton et affiche un brio, un savoir-faire étonnant. Longue mélopée, voix entremêlées, solos de trois flûtistes (dont le compositeur Ryuichi Sakamoto), batterie, synthés… pour terminer avec les cordes du Madras Philarmonic Orchestra ! Assurément le bonhomme sait écrire et arranger. Mais si ce morceau est mélancolique… fantomatique, ce n’est pas l’unique credo de son auteur. Pour “Butterfly”, la flûte et la veena virevoltent sur des percussions électroniques et des tabla sur-vitaminés, le tout nappé de synthés aériens. Singh a toujours en tête une relecture moderne de son héritage musical, retranscrivant les rythmes et les mélodies en leur faisant subir distorsions et changements de tons. “Eclipse” est sur un mode incantatoire, inspiré de la musique Soufi et des délires vocaux de Nusrat Fateh Ali Khan. Dans “OK” et “Soni”, l’artiste fait intervenir des choeurs féminins, composante essentielle de la musique indienne, tant dans les chansons de films que dans la musique traditionnelle.

A l’écoute des onze plages de son disque, il est évident que Singh recherche des contrées inconnues et que le brassage de genre le passionne. Le studio est un laboratoire ludique, mais si “OK” est surprenant il n’est jamais ennuyeux. Arriver à marier la jungle, le classique et la tradition était une gageure. Après AR Rahman et Bally Sagoo, Talvin Singh démontre la vitalité et l’inspiration des artistes indiens.

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Pays : Inde

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