MA MÈRE À TOUTE ALLURE de Yû Nagashima

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Sur la couverture, une photo en sépia avec une femme asiatique longiligne en train de descendre de voiture. On l’imagine pressée, femme active, indépendante…
Le livre comprend deux nouvelles abordant toutes deux les relations mère enfant.
La première s’intitule Le chien dans le side-car. La narratrice se nomme Kaoru, elle nous embarque dans son enfance en plongeant la main dans un paquet de “chocoblé”, friandise anecdotique qu’elle associe à un temps révolu, à des souvenirs intimes. Dans la maison familiale, où se trouvent également son frère et son père, sa mère s’éclipse et fait place à une nouvelle femme pleine d’entrain roulant à bicyclette. Celle-ci s’appelle Yokô. Encore imprégnée d’innocence enfantine et de spontanéité incontrôlée, elle amène un peu de magie dans cet habitat aux règles bien tranchées. Elle déroge aux conventions établies, s’en invente de nouvelles, et bouleverse le mode de vie de cette famille traditionnelle. L’imprévu est sa règle, elle bouge au gré de ses envies, incarne une nouvelle liberté. Kaoru raconte cette étape, ses moments en compagnie de Yokô, la suivant comme un animal de compagnie. Désormais elle est adulte, et c’est avec son frère, autour d’un paquet de “chocoblé”, qu’elle se remémore ce visage remplaçant pour un temps celui de sa mère, lorsque la seule règle était de n’en n’avoir aucune. Elle nous dévoile une part de son enfance par l’intermédiaire de son entourage, une confession intime où l’on s’attache à ses petites manies, à ses dires de petite fille sage….
La deuxième nouvelle donne son titre au livre : « Ma mère à toute allure ». Il y a Makoto, un enfant qui vit avec sa mère dans un univers baigné de culture littéraire et cinématographique.
Sa mère, ancienne institutrice devenue créancière à la mairie, étroitement liée à ses parents, lui présente son nouveau fiancé. Elle délaisse les affaires de l’école, et trouve toujours une excuse. Un manque d’intérêt qui attriste Makoto. Rêvant d’être dessinateur de BD, il attend sa mère sagement. Se sentant abandonné, il grandit sûrement plus vite, se débrouille, apprend à cuisiner (enfin… la seule recette qu’il met en pratique est de cuire du riz). La mère partage peu de son temps avec son enfant, rentrant tard, courant sans cesse à droite à gauche. Puis sa grand-mère meurt, il devient la cible de ses camarades d’école, le vilain petit canard. Persécuté, il prend sur lui et réprime sa colère. Le grand-père étant malade, il s’installe avec sa mère dans la maison familiale. Peu à peu, mère et fils retrouvent une certaine complicité, et finalement le bonheur.

Se profilent ainsi les sentiments d’une mère et d’un enfant qui se cherchent, et finissent par trouver un équilibre à deux. Un livre où l’on découvre des personnages attachants, qui parfois nous ressemblent, avec lesquels on fait un bout de chemin bien agréable….

Éditeur : Éditions Philippe Picquier

Pays : Japon

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