Surfant sur le succès en France de l’écrivaine japonaise Yoko Ogawa, dont un court roman, “L’annulaire”, avait même été adapté au cinéma avec plus ou moins de réussite par Diane Bertrand en 2005, Actes Sud vient de publier deux nouveaux recueils de ses nouvelles. Les deux ouvrages se font clairement écho et on y retrouve des thèmes manifestement chers à leur auteure : la mort, la disparition, le souvenir, la mémoire du coeur et du corps, les amours impossibles, auxquels s’ajoutent ici de plus originales réflexions sur l’écriture. Parsemées d’allusions autobiographiques, toujours oniriques et flirtant parfois avec le surréalisme, les nouvelles d’Ogawa ont une couleur bien particulière, proche à n’en pas douter du vert absinthe de la couverture de “La bénédiction inattendue”, le plus réussi des deux recueils. C’est aussi le danger avec les histoires que distille l’auteure : enivrantes et planantes si elles s’accordent aux goûts du lecteur, elles peuvent aussi laisser de marbre et plonger dans la perplexité dans le cas contraire. Peut-être le néophyte fera mieux d’aborder l’oeuvre d’Ogawa par d’autres ouvrages, “La Piscine” ou “Parfum de glace” par exemple.
Éditeur : Actes Sud
Pays : Japon
