Un chanteur de pansori vagabond emmène avec lui un garçon et une fille après la mort de leur mère, avec l’idée de leur apprendre son art. Pourtant le garçon le hait car il le tient pour responsable de la mort de sa mère. Il disparaît un jour et le vagabond rend sa fille aveugle pour parfaire sa technique et aussi pour éviter qu’elle ne s’en aille. Trente ans après, le garçon part à la recherche de sa demi-sœur…
Ce livre regroupe cinq nouvelles, écrites entre 1976 et 1981, qui ont toutes le même fil conducteur : un garçon recherche sa demi-sœur qu’il avait abandonnée avec son beau-père. Le lien se trouve aussi dans le pansori, un chant traditionnel du sud de la Corée, représentatif de cette région reculée et dénigrée par les autorités : l’état d’esprit du garçon est semblable à l’émotion véhiculée par ce chant, le “han”, que l’on peut traduire par ressentiment mais sans rancœur. Ecrivain renommé et respecté dans son pays, – il fut adapté au cinéma par Im Kwon-taek dans “La Chanteuse de Pansori” – Yi Ch’ongjun nous livre un ensemble poétique, dont le rythme lent mais maîtrisé nous invite au cœur d’une nature autrefois en symbiose avec l’homme pour mieux la redécouvrir. Le chant trouve sa place dans le récit comme vecteur des sentiments qui tendent vers la compréhension et surtout le pardon. Le roman nous entraîne dans une errance bienfaitrice, à la recherche de vérités oubliées.
Éditeur : Actes Sud
Pays : Corée du Sud
