La lumière de la nuit de Keigo Higashino

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Un prêteur sur gages est retrouvé assassiné, un policier enquête, mais bute sur le mobile du crime. Il finira par le découvrir une fois seulement à la retraite et de façon fortuite au bout de plus de 660 pages. L’histoire se déroule sur une trentaine d’années entre Osaka et Tokyo, dans les années soixante à quatre-vingt-dix. Les deux personnages principaux sont le fils de ce prêteur sur gages Ryoji et la fille : Yukiho d’une femme vivant seule avec elle et qui fut la dernière à voir la victime. Les deux enfants se connaissent, ils sont tous deux âgés de dix ans lors du meurtre et fréquentent la même école.

À la mort de sa mère suite à un suicide douteux, la jeune Yukiho va vivre chez sa tante et accède ainsi à la culture ; suit alors une belle ascension sociale. Tandis que Ryoji vit en marge de la société en montant une entreprise-écran lui permettant, entre autres, de pirater des logiciels. Le reste est impossible à résumer.

L’intrigue policière est finalement reléguée à l’arrière-plan. C’est l’histoire personnelle de Ryoji et Yukho qui intéresse Keigo Higashino. Et à travers eux, c’est l’ambigüité de chacun qui ressort, comme à travers l’oxymore du titre. Bien qu’aucune scène ne réunisse jamais ces deux personnages, le lecteur comprend peu à peu qu’ils sont inéluctablement liés par ce meurtre inaugural, l’un servant l’autre.

Leur histoire personnelle s’étoffe de nombreux personnages secondaires très fouillés qui lui donnent une ampleur sociologique intéressante.

Malgré cet aspect foisonnant, le roman se lit de façon captivante grâce à la richesse des personnages. Keigo Higashino a un véritable don de conteur !

Éditeur : Actes Sud (actes noirs)

Pays : Japon

Camille Douzelet

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