L’ARDEUR DES PIERRES de Céline Curiol

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Une femme a le projet d’un voyage au Japon. Lors d’une conversation, l’un de ses collègues porte sur cette décision un regard négatif. Selon lui, Sidonie sera là-bas singulièrement trop étrangère.
Quelque temps plus tard, à Kyoto, l’hiver est arrivé. Seul en pleine nature, un homme cherche quelque chose sous la neige. Avec difficulté, il dégage une pierre, en déniche une seconde, les cache l’une et l’autre à l’arrière de sa camionnette. Cette expédition semble suspecte : ces pierres sont des kamo-ishi.

C’est un drôle de voyage qui nous est raconté dans ce livre d’une finesse dirons-nous insolite. Une jeune française noire qui s’offre une escapade au Japon, et ose l’aventure sans préparation. Céline Curiol, qui est née à Lyon, nous raconte un cortège de portraits intimes qui marient le Japon ancestral et le modernisme (1)
Kanto, le collectionneur de pierres sacrées, les Kamo-ishi, et qui va participer à un drôle de ballet avec son voisin. Mais tout n’est pas si calme au pays du soleil levant. Il y a de beaux passages de description de ces pierres lisses et dures qui donnent son titre au roman mais on glisse dans l’intrigue trop lentement et finalement un peu tardivement .
Sans maniérisme, frisant le « joli conte » avec une tendre description de ses personnages, le livre peut paraître presque trop court.

(1) L’ouvrage est inspiré par une sculpture d’Isamu Noguchi, Black Sun, qui fait un lien thématique avec les dix ans de vie new-yorkaise de Céline Curiol. « L’ardeur des pierres » est son dernier roman et issu de sa résidence à la villa Kujoyama de Kyoto.

Éditeur : Actes Sud

Pays : France

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