La campagne chinoise. Le jour, un vieux maître et son disciple travaillent dans une mine. Le soir, ils rejoignent la femme et le fils du premier dans leur maison. Le disciple est dévoué à son maître, mais éprouve un vif désir pour sa femme. Ils couchent ensemble. Un jour, un accident provoque la mort de tous les mineurs. Seul survivant, le disciple, rongé par le remord. La femme et le fils s’en vont. Il reste, travaillant seul comme un forcené dans la mine détruite.
C’est une fable qui nous est contée ici par Wang Chao (réalisateur de “L’orphelin d’Anyang”), une parabole sur le destin. Il épure ses plans, filme ses personnages souvent immobiles dans des paysages baignés de la lumière frémissante du matin, ou la douceur de celle du soir au bord d’un lac, il laisse parler avant tout les gestes, les corps et leurs attitudes plus que les mots. Il touche alors presque à l’intemporel, à l’universel. Il faut voir ce plan où le disciple s’extirpe de la mine en titubant, s’écroulant par terre de fatigue, le corps nu couvert de suie, une main devant les yeux pour ne pas être aveuglé par la froide clarté du soleil d’hiver, toute une dimension mythologique s’exprime à ce moment. Fable sur le remord, le rachat, mais aussi fable sur le désir, qui parle sans tabou de sexe, notamment d’un point de vue féminin (scène incroyable de franchise dans l’auberge), “Jour et nuit” est un film dramatique, épuré et sensuel.
Éditeur : ARTE Video
Pays : Chine