J’entends ta voix – Kim Young-ha

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La vie de Jeï commence de manière assez particulière. Sa mère, sans domicile fixe lui donne naissance dans les toilettes d’une gare. Rapidement, il lui est enlevé et se retrouve avec « Maman-cochon ». Femme atypique qui mène une existence difficile.  De vagabondage en vagabondage il rencontre des jeunes sans foyer et livrés à eux-mêmes dans les rues de Séoul. Pendant des périodes plus ou moins courtes il partage leur vie dans laquelle cruauté et souffrance sont monnaie courante. Au fil de ses expériences, il découvre qu’il est capable de capter les sentiments et les sensations des objets et êtres humains. Cela lui confère une aura qui attire les errants et leur donne un semblant de famille. Vivant de peu et se nourrissant de riz cru, il devient un sujet de légende auprès de tous ces jeunes sans repères.

D’un style facile d’accès, ce roman est noir de bout en bout. Pas un seul rai de lumière ne vient éclairer les existences de ces êtres démunis face à l’adversité et capables des pires atrocités. Les personnages ne sont pas très sympathiques ce qui rend difficile l’intérêt que l’on peut porter à leurs déboires et l’histoire met du temps à démarrer. De plus, la capacité de Jeï à « capter » les ressentis de chaque chose ou être semble n’être que de la simple empathie et n’a donc rien d’exceptionnel. La légende qu’il crée autour de lui devient quasiment une religion et cela le mène à des accès de folie et de mégalomanie. Les narrateurs se succèdent et l’un d’entre eux est « l’ami » d’enfance de Jeï qui est constamment resté dans son ombre et contribue à créer cette légende. La fin du récit donne à penser que l’histoire pourrait être vraie, une succession de témoignages concernant l’existence d’un jeune chef de gang. Le mystère est épais.

 

Florana Remy

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