Le grand froid hivernal et légendaire de la capitale n’a persisté cette année qu’un mois : de mi-décembre à mi-janvier. Il n’en reste qu’un bon froid sec, les températures varient entre 1° et 9°, sous un beau ciel bleu, et un soleil qui réchauffe nos journées. Je n’ai pas à me plaindre de ce temps clément, particulièrement favorable à la santé de la vieille, jeune étudiante en chinois que je suis, plus généralement, cette douceur étonne et inquiète. Les journaux télévisés montraient récemment les difficultés accrues à endiguer la grippe aviaire.
Le pays tout entier prépare le Nouvel An chinois, la Fête du Printemps (le 17 février) qui, traditionnellement, marque la fin de l’hiver, apparemment terminé depuis trois semaines.
L’automne, très long cette année et c’est nouveau, a repoussé la période des grands froids jusqu’à la première quinzaine de décembre. Dans cette région de Chine, ce n’est pas la saison la plus agréable, il ne faisait pas encore froid mais les vents venus des déserts du Nord nous fouettaient presque tous
les jours en nous glaçant les oreilles, parfois accompagnés de tempêtes de sable. C’est à Tianjin (100 km environ à l’Est de Pékin) que j’ai connu la plus impressionnante : tous les cyclistes à terre, accrochés à leurs vélos, le sable pénétrant partout : fenêtres, portes, vêtements, mais aussi : yeux, bouches, nez, oreilles. Je ne ris plus quand je vois des Chinoises avec un masque sur le nez, d’ailleurs j’en ai un dans mon sac… offert par une amie chinoise.
Les journées sont belles et les rues s’animent de plus en plus. Tous les petits métiers s’étalent au soleil. Il y a ceux qui sont toujours là : réparateurs de vélos, couturières, cordonniers et les coiffeurs qui rasent en hiver même quand il gèle, les marchands de soupes, de raviolis, de plats cuisinés accompagnant le riz, de sandwichs (il y en a de très bons à la viande d’âne), de brochettes de toutes sortes de viande, de maïs chauds. Mon menu préféré consiste en une galette de blé, cuite sous mon nez, sur laquelle on étale un peu de viande hachée, un oeuf brouillé, une sauce pimentée (que je refuse), de la coriandre, une feuille de salade, le tout enroulé, grillé sur une plaque de cuisson. Je donne 1 à 2 yuans pour ce repas complet. Sachant que pour un euro vous avez 10 yuans, je vous laisse terminer le problème.
Les stands de brochettes de sucreries, de bonbons, caramels, pommes d’amour, … plaisent aux Chinois, moi j’achète des fruits : pommes, poires, oranges, bananes, pamplemousses, kakis… et des tomates cerise et concombres pour des salades. Je paie chaque achat entre 3 ou 4 yuans. Le soir, des paysans viennent avec leur cheval tirant une charrette pleine de leurs produits à des prix imbattables, je prends chez eux mes pommes de terre.
Mon budget alimentaire mensuel est de 100 euros, mais je dois être dépensière parce que je connais une famille chinoise qui dépense correctement la même somme pour cinq personnes.
Avec un yuan, on peut avoir un bol de riz ou un ticket de bus, avec deux yuans on a du choix… Pour aller à Tianjin, je prends le train à la gare de mon quartier, le billet coûte 17 yuans, c’est à peu près le prix d’une course en taxi. A vivre ici, je perds la notion de l’argent ! Bien sûr, il faut vivre une immersion comme la mienne pour arriver à cette conclusion, Pékin est une capitale animée où les occasions de dépenser dans des endroits bien vus sont nombreuses.
Pékin, février 2007
Pays : Chine