Ebola syndrome + Red to kill de Herman Yau + Billy Tang

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La Catégorie 3 est le nom de la classification la plus sévère du cinéma de Hong Kong, désignant les films interdits aux moins de 18 ans. Mais, contrairement à nos films X nationaux, la catégorie 3 n’est pas synonyme de pornographie. On y retrouve en effet tout ce qui ce qui se fait de plus transgressif et déviant, du sexe, de la violence, du mauvais goût, mais aussi des films sociaux et politiques extrêmes.
Ebola Syndrome fait, lui, assurément partie des films qui s’amusent joyeusement à repousser les limites du politiquement incorrect.
Après avoir tué son patron A-Kai se réfugie en Afrique du sud pour travailler dans un resto asiatique. Celui-ci, voyant une africaine mourante, se dit qu’il aurait tort de se priver d’une partie de “ça va ça vient” avec cette partenaire non consentante. Seulement voilà, celle-ci lui refile le virus Ebola… La suite est un enchaînement de massacres, de cannibalisme passif et de jet de germe contagieux. On y retrouve donc tout ce qui se fait de plus déviant et qui, porté par un Anthony Wong survolté et des idées de réalisation pourries mais hilarantes, donne un hommage indispensable, parce que trop rare, au mauvais goût assumé.
Bien moins rigolo que son prédécesseur, Red to Kill se veut être un hommage à une jeune handicapée mentale qui, n’ayant pu témoigner au procès de son violeur, voit celui-ci retrouver la liberté. C’est ici le contexte social qui fait la force des deux premiers tiers du film. Plongé dans le cœur d’un centre pour handicapés seules les séquences mettant en scène le violeur nous rappellent que nous ne sommes pas dans un film social. C’est dans un dernier acte salvateur et incroyablement bourrin que l’on entre dans ce cinéma de genre extrême, cette désintégration de la bonne morale à la fois repoussante et nécessaire qu’est la catégorie 3.

EBOLA SYNDROME, Herman Yau (1996)
RED TO KILL, Billy Tang (1994), Hong Kong

Éditeur : HK Video

Pays : Hong-Kong

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