Après un entraînement plus qu’intensif face à des joueurs professionnels, le jour est venu pour Kuzuryu d’affronter l’équipe de Myoin. Mais avant cela, la matinée s’ouvre sur plusieurs matchs tous aussi importants. Du côté du tournoi féminin, l’équipe de Satomi Nishi est dans un match difficile, et Madoka vient soutenir Arata, sa rivale, alors que celle-ci se démène malgré une blessure.
A l’instar de la fin du double volume précédent, les filles sont de nouveau à l’honneur, que ce soit sur le terrain, sur les bancs des supporters ou même à l’extérieur. Outre le développement toujours aussi prenant de la relation tumultueuse entre Madoka et Arata, l’auteur installe également le personnage de Madoka, opposée à ce que son frère Haruo joue avec Kuzuryu. Apparaissant comme irascible, la demoiselle s’adoucira peu à peu via plusieurs échanges avec Sora, Nao puis Yoshiyuki. Mais elle semble hantée par un geste regrettable, qui pourrait avoir une répercussion sur le match à venir…
Chez ces messieurs, après un point rapide sur les autres équipes encore en compétition, le match Kuzuryu-Myoin débute enfin. Si nos héros font un début assez remarquable, les choses se compliquent lorsque Leo Imai rentre sur le terrain. Cet arrière très dynamique apporte au match une vivacité et l’écart se creuse aux dépens de Kuzuryu. Pourtant, l’équipe ne baisse pas les bras, habituée à subir de larges déculottées en première période. Pour autant, la combativité est bien au rendez-vous, en particulier pour Momoharu. Le capitaine de Kuzuryu, absent sur les deux derniers matchs, joue ici un rôle capital dans la mécanique de l’équipe.
Au-delà des rebonds narratifs sur le terrain, ce nouveau tome double s’offre quelques échappées originales, d’autant qu’elles se passent une ou plusieurs années dans le futur. Takeshi Hinata vend ainsi quelques informations qui auraient une place toute faite dans n’importe quel épilogue de manga sportif. Et cela nous rappelle, si on l’avait oublié, que les matchs récents baignent toujours dans l’ironie dramatique d’une lourde défaite à venir. Le mangaka assume de morceler ainsi le cours du temps, et avoue-même via une postface ne pas croire à son existence. Tout ceci nous ramène aux instants présents, qui n’en deviennent que plus précieux.
Alain Broutta
DREAM TEAM (AHIRU NO SORA) volumes 45 & 46 de Takeshi HINATA (2004)
Sport, Japon, Glénat – Shônen, novembre 2017, 384 pages, livre broché 10,75 euros