Au cours de leur traversée du pays, le jeune samouraï Sakagawa et ses fidèles serviteurs Gonba et Gonpachi rencontrent de nombreux personnages issus de milieux différents. Premier long métrage réalisé après quatorze ans d’un exil en Mandchourie, “Le Mont Fuji et la lance ensanglantée” témoigne de la maestria innée et de la hargne du travail retrouvé du réalisateur Uchida. S’appuyant sur son expérience des films muets, il explore un comique de situation transposé au cœur d’un pamphlet s’attaquant directement à l’abus du pouvoir des nobles Seigneurs du temps des samouraïs. Violente critique sociale, le cinéaste ne se prive pas de dénoncer les différences de classe toujours d’actualité à l’époque de la réalisation de son film et de prôner l’égalité des chances et la tolérance entre les êtres humains. Un très grand film “mineur”.
Abandonné à sa naissance pour avoir une vilaine marque lui défigurant le visage, le riche marchand Jirozaemon pense finalement avoir trouvé l’amour en la personne de la courtisane en devenir Tsuru. Trop tard ne se rend-il compte du subtil pouvoir manipulateur de la jeune femme ambitieuse.
Libre adaptation d’une célèbre pièce kabuki par le fidèle scénariste de Mizoguchi, Yoshikata Yoda, “Meurtre à Yoshiwara” permet à Uchida de s’intéresser une nouvelle fois au plus profond des êtres humains et de mettre en évidence le vrai du faux. Pessimiste constat du faux semblant et de la cruelle ambition des êtres humains en général, Uchida détaille méticuleusement le fonctionnement interne d’une maison close japonaise parallèlement au for intérieur de ses personnages dans de magnifiques décors clinquants.
Trois hommes dérobent, au sortir de la Seconde Guerre Mondiale, une importante somme d’argent à un prêteur sur gages. Seul survivant, Takichi Inugai disparaît de la circulation pendant près de dix ans, non sans avoir laissé une importante somme d’argent à une prostituée. Cette dernière finit par relancer – bien malgré elle – l’enquête policière.
Classé parmi les dix meilleurs films japonais de tous les temps, “Le détroit de la faim” a été l’une des dernières productions importantes des studios de la Toei et du réalisateur vétéran Uchida en fin de carrière. Adapté d’un roman populaire, et fortement influencé par les polars d’Akira Kurosawa (“Entre ciel et l’enfer”, “Chien enragé”), Uchida réussit à rendre parfaitement attachants tous les personnages de sa complexe histoire et à boucler un cercle bien vicieux, où les êtres humains se font inexorablement rattraper par leur obscur passé.
TOMU UCHIDA Coffret
– Le Mont Fuji et la lance ensanglantée (1955, 90’)
– Meurtre à Yoshiwara (1960, 104’)
– Le détroit de la faim (1965, 182’)
Pour de plus amples informations concernant le réalisateur, se référer aux sites suivants
http://www.uchida-dvd.com
http://eigagogo.free.fr/index.htm (dossier consacré au réalisateur)
Éditeur : Wild side Video
Pays : Japon