“Le château de l’araignée” est l’adaptation d’un classique de la littérature mondiale : MacBeth de Shakespeare. Comme dans sa précédente adaptation de L’idiot de Dostoïevski, Kurosawa détourne le matériel originel à ses propres fins, tout en conservant la quintessence même de l’œuvre originale. Il replace ainsi l’action dans un Japon féodal du XVIe siècle, change des fils narratifs et évince quelques caractères secondaires. Quant à la mise en scène, il puise dans le répertoire du théâtre Nô, basé sur une économie des gestes (des acteurs, comme des mouvements de la caméra) et de nombreux accompagnements musicaux (avant tout des instrumentalisations d’époque) ; ce qui n’enlève en rien le dynamisme de l’intrigue – au contraire ! Celle-ci reste riche en rebondissements et pour ceux familiers de l’histoire originale, cette relecture réserve quelques surprenantes modifications. Les décors sont merveilleusement exploités, longs couloirs menaçants du château ou plaines boisées noyées dans la brume. Le finale est un véritable morceau de bravoure et réserve un pur moment d’anthologie d’un personnage transpercé par une pluie de flèches.
L’éditeur Wild Side poursuit son impressionnant parcours d’édition de véritables trésors cinématographiques. En témoigne la (re)sortie d’une importante partie de l’œuvre foisonnante de l’un des meilleurs réalisateurs de tous les temps, Akira Kurosawa, rehaussée de bonus inédits indispensables.
Éditeur : Wild side Video
Pays : Japon