Après Araki (cf AN 83), la collection Photo Poche d’Actes Sud s’intéresse à Wu Jialin, qui photographie comme Ozu filmait : au ras du sol, avec modestie et acuité. Ses images noir & blanc de la Chine profonde comportent toutes (ou presque) un animal domestique dans un cadre paisible. Au XVIIIe, Wu aurait été naturaliste, pour notre plus grand bonheur il est photographe du XXe (et du XXIe) siècle.
Abandonnons le monde rural pour Pékin la cité des grands chantiers en construction. La démarche d’Ambroise Tézenas est à l’exacte opposée : ici on ressent une réelle distance et une solitude – accentuée par l’absence d’êtres humains ou d’animaux -. Pékin devient, surtout dans la série des photos nocturnes, une ville artificielle, dématérialisée, surréaliste aux teintes verdâtres et rougeâtres où une simple ampoule éclaire autant qu’un projecteur de spectacle. Cet aspect clinquant, loin du photoreportage, où esthétique prime sur l’authenticité, fait regretter qu’il n’y ait pas plus d’images de jour.
Éditeur : Actes Sud
Pays : Chine