Après la mort de sa mère et de son oncle, chassée par sa tante, Yasumi part avec de maigres bagages sur les routes en direction de Kyoto. De Masushi où son grand-père avait été exilé par le précédent empereur, elle veut atteindre la cour impériale pour faire réhabiliter son nom, elle qui est une Fujiwara, dont les membres dirigent réellement le pays. Mais son très long périple ne sera pas sans embûche et ses manières, malgré ses connaissances des raffinements de la cour, restent très garçonnes. De nombreuses rencontres vont néanmoins la transformer, l’aider dans son projet et lui faire connaitre un destin hors du commun…
Spécialisé dans l’évocation de la vie des femmes célèbres du passé, Jocelyne Godard s’attaque cette fois ci à la cour japonaise de l’ère Heian, vers l’an 1000. A travers les aventures de Yasumi, nous découvrons une société très codifiée, très rigide, où la culture est préférée à la beauté ou la force. Alors que les échanges avec la Chine s’intensifie, les plus érudits, notamment les femmes, parlent philosophie et s’affrontent à coup de wakas, de petits poèmes très étudiés. L’auteur nous dresse un portrait très réaliste et détaillé de cette époque, à travers des personnages complexes mais attachants. De la politique à la culture en passant par les affaires ou la religion, tout est évoqué mais sans que le récit ne perd de sa force ou de sa cohésion. Qui plus est facile à lire, ce roman est à recommander à tous ceux qui veulent découvrir cette époque si particulière ou même plus généralement l’histoire et les coutumes du Japon.
Éditeur : Philippe Picquier
Pays : France