Dans la continuité de ses précédents Yin Yang Master, Yojiro Takita réalise de nouvelles aventures fantastico-historiques de combats de valeureux guerriers contre d’envahissants démons. Ciblant un public adolescent, le rythme est enlevé, l’intrigue riche en action et aux vilains d’éclater dans des geysers vert fluo. L’apparition de la reine de démons finit de renvoyer un spectateur averti à la kitschissime production cinématographique nipponne du début des années 80.
Conscient de s’enfermer dans une série de simples films de commande sans grand attrait artistique, Takita prend l’audacieux pari de combiner l’ancien art du kabuki avec le récent film d’action. L’introduction fantasque du dramaturge Tsuruya Namboku IV ayant réellement existé constitue le début d’un revirement aussi bien de l’intrigue, que dans la manière de réaliser : la simpliste chasse aux démons fait place à une impossible histoire d’amour, le jeu des comédiens s’inspire directement de l’art kabuki et décors et costumes revêtent une apparence scénique. Combiné aux dernières prouesses en matière d’effets spéciaux, le mélange donne lieu à une expérience fascinante mais pas entièrement réussie. Et de passer à côté du génie d’un Kon Ichikawa, qui avait su créer, dans une démarche similaire le chef-d’œuvre La vengeance d’un acteur.
Éditeur : CTV
Pays : Japon