ARBOS ANIMA volume 1 de Kachou Hashimoto

mangas

Après Cagaster, Kachou Hashimoto est de retour aux éditions Glénat avec Arbos Anima. Cependant, si Cagaster était issue d’une production directe de l’éditeur grenoblois, Arbos Anima suit un parcours plus traditionnel : le titre est en effet publié au Japon depuis 2015 dans le Comic Ryu. Une différence éditoriale qui finalement ne change pas grand-chose au style de la mangaka, toujours aussi fluide et accessible.

L’histoire se déroule en Asie du Sud-Est, au dix-neuvième siècle. Bien qu’agitée par la présence des européens et par la piraterie, la région est propice à de grandes découvertes naturelles. Certaines espèces végétales rares sont ainsi convoitées comme des trésors, et c’est dans ce contexte qu’apparait Noah Lescott, jeune botaniste officiant pour le compte de la maison Diva. Outre ses connaissances, Noah dispose d’un pouvoir unique : la réminiscence originelle, qui lui permet de rentrer en phase avec une plante pour en lire les souvenirs. Cependant, lorsqu’il est en transe, Noah ne doit pas être dérangé, sous peine de voir son âme disparaître dans les racines et de mourir. C’est pour cela qu’il s’offre les services d’un puissant garde du corps : Rudyard, un ancien pirate ayant écumé l’Océan Indien.

Arbos Anima se présente donc comme un récit d’aventures à la lisière de différents genres, entre exploration, enquête et action. Si les intrigues sont assez poussées, elles avanceront toutefois assez vite pour ne pas perdre le lecteur, et rester accessible à un jeune public. En outre, si Noah n’est pas taillé pour les séquences physiques, Rudyard offre à la série son quota d’action et de combats dynamiques. Une demoiselle du nom d’Eve, centrale dans la seconde histoire de ce premier volume, ne tardera pas à suivre le tandem dans une complémentarité évidente. De même, la toute fin du volume met en scène des personnages menaçants qui, à n’en pas douter, deviendront des antagonistes récurrents dans la série.

Le graphisme chatoyant de la mangaka, le caractère très positif des personnages et le cadre de l’histoire offrent à l’œuvre un côté old school relativement plaisant. La diversité culturelle présente à l’époque dans ce coin du globe offre un cadre aux personnages hétéroclites, stéréotypés juste ce qu’il faut pour rentrer dans cette ambiance joyeusement régressive, invitant à l’aventure. Toutefois, cet aspect représentera aussi pour certains lecteurs le principal défaut de l’œuvre : son excès de classicisme. Certes, les éléments autour de la botanique offrent à l’intrigue un semblant d’originalité et un petit message écologique. Mais pour l’heure, cet aspect reste encore trop timoré, pas assez central et donc accessoire pour une histoire qui peut se résumer à de la simple chasse au trésor.

Le trait de Kachou Hashimoto, tout en rondeur, contribue à l’ambiance légère et positive du titre. Certaines planches sont un véritable ravissement pour les yeux, notamment lorsqu’il s’agit de glorifier Dame Nature. En revanche, certaines phases d’actions sont un peu plus brouillonnes, avec des cadrages ou des séquençages pouvant rendre l’action confuse, en particulier à l’approche de certaines fins de chapitre.

Ainsi, Arbos Anima est un titre pouvant s’avérer un peu maladroit, mais qui remplit tout de même bien son office. Il présente une invitation à l’aventure et à la découverte du monde dans un style éprouvé mais efficace, qui contentera à n’en pas douter les plus jeunes lecteurs. Le récit idéal à conseiller aux parents en panne d’inspiration en librairie !

Alain Broutta

ARBOS ANIMA (—) volume 1 de Kachou Hashimoto (2015)
Aventure/Fantastique, Japon, Glénat – Shonen, juillet 2016, 192 pages, livre broché 6,90 euros.

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