YAKO ET POKO (YAKO TO POKO) volume 2 d’Etsuko MIZUSAWA

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Nous poursuivons notre découverte de l’étrange monde de ce manga par les yeux du robot Poko. Entre son travail d’assistant de Yako ou ses déambulations dans la salle de jeux, nous en apprenons plus sur les habitudes de vie des habitants et sur les robots qui constituent une bonne partie de la population. C’est d’ailleurs sur ces derniers que se concentre plus ce volume, à travers la rencontre de Poco avec l’un de ses congénères et l’étrange pouvoir des « bons à rien ». La quête des stylos Yuko continue elle-aussi, amenant avec chaque nouvelle découverte une réflexion de la part de Poco. Yako se dévoile aussi un peu plus et derrière son masque impassible, on voit que son métier de mangaka lui tient à cœur. Mais en tant que « tutrice » de Poko (c’est un peu comme cela qu’elle se voit), elle met un point d’honneur à l’éduquer comme il faut, même si cela l’oblige à étouffer ses sentiments. Elle tente de garder un équilibre entre sa passion, la joie qu’elle lui procure et ses obligations mais l’épisode de la librairie montre qu’elle est plus sensible qu’elle ne veut le montrer. Pour en revenir au background, l’ambiance de ce monde est assez étrange : on peut se demander ce qu’il pourrait bien arriver pour obtenir cet univers à partir du nôtre. La présence des robots pour aider en permanence, des moyens de transport doux, les technologies stressantes absentes, etc. : tout est fait pour que la vie soit plus calme, plus sereine, tout en étant bien remplie et non oisive. Tout le monde est affairé, occupé mais sans que cela soit oppressant. Et c’est ainsi que toutes les tâches du quotidien prennent un intérêt nouveau et étonnant par les yeux de Poko. En découvrant ce monde, nous redécouvrons en fait le nôtre, toutes les choses simples qui semblent banales et auxquelles nous ne faisons plus attention. Ce manga est une sorte d’hymne à une vie plus saine, plus attentive au quotidien, à ce qui nous entoure et aux petites joies que nous pouvons vivre. Il ne veut pas nous faire oublier nos responsabilités, comme celle de Yako avec son travail la « gestion » de Poko, mais nous faire réfléchir à une autre façon de les vivre. Le trait particulier du mangaka, léger, simple voir caricatural parfois, associé aux petits chapitres indépendants, aurait tendance à nous faire croire que les histoires ne sont pas très consistantes. C’est en fait tout le contraire et il faut être très attentif pour découvrir tous les messages cachés. C’est encore une étonnante découverte de la part de Komikku, qui mérite l’attention des plus curieux.

Fabrice Docher

YAKO ET POKO (YAKO TO POKO) volume 2 d’Etsuko MIZUSAWA (2015)

Comédie / fantastique / tranches de vie, Japon, Komikku éditions, mars 2016, 146 pages, livre broché 7.90 euros

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