Ayant un don inné pour se faire accepter des animaux, Madoka suit des cours pour devenir toiletteuse. Elle mène une petite vie bien tranquille jusqu’à l’apparition d’un petit chien blanc qu’elle avait recueilli et nommé Shiro. Sa récente disparition l’inquiète, cependant son voisin, le séduisant Kuon, l’aide dans ses recherches. Elle l’invite alors plusieurs fois à manger chez elle et commence à être troublé par sa présence. Un soir dans son école un professeur se fait attaquer et Madoka croit voir Kuon avec de grandes oreilles et une queue. Comme celui-ci a disparu et que son appartement a été ravagé, elle ne peut avoir d’explications. Recevant un mail de sa part, elle se rend à son école de nuit mais c’est un piège : une sorte de loup garou l’attaque ! Elle est sauvé par Shiro, qui se révèle en fait être Kuon. Celui-ci fait parti des derniers représentants des loups japonais, aujourd’hui fondus dans la société humaine. Leur rôle est de traquer les êtres comme leur adversaire de cette nuit, pour les empêcher définitivement de nuire. Suite à cette révélation, la vie de Madoka va vraiment changer…
Que dire de ce manga ? Le début est assez classique pour ce style d’histoire, avec une femme qui se veut indépendante, avec un but dans la vie, et qui tombe assez vite sous le charme d’un mystérieux jeune homme, avant de s’abandonner dans ses bras. On retrouve un fantasme féminin du mâle grand, fort, séduisant avec une part d’ombre qui fait frissonner. Cependant certaines allusions se veulent assez dérangeante. Pour parler directement du pire, en tout fin du volume, alors qu’elle va déclarer Shiro à la mairie en tant qu’animal de compagnie, elle se dit qu’un jour cela sera elle sa petite chienne… C’est assez tendancieux car cela sous-entend qu’elle serait heureuse d’être sa « chose ». Leur jeu de domination, au caractère très sexuel, est assez tordu car Kuon n’arrête pas de lui sauter dessus tout en l’appelant maitresse. Leurs scènes d’amour sont explicites et si visuellement cela reste soft, leurs conversations sont assez crues (ils parlent des douleurs vaginales de Madoka tandis que celle-ci se demande comment elle pourrait encore plus « satisfaire » son petit ami…). Tout se passe entre adultes consentants pourrait-on dire mais l’ambiance reste néanmoins un peu malsaine. Et si avec eux deux on accumule les clichés, le cas s’aggrave avec l’apparition de Lewis Irving, le patron d’un salon de toilettage que Madoka a rencontré par hasard, mais qui semble très attiré par elle. En enlevant toutes les scènes de sexe (et cela représente une bonne partie du volume), il reste une histoire fantastique sans encore trop d’originalité. On aperçoit bien un autre groupe qui opère dans l’ombre et qui sait ce qu’est réellement Kuon mais on ne sait pour le moment rien de plus sur eux. En bref l’auteur a peut-être de bonnes intentions mais la première impression est assez mauvaise. Espérons pour elle qu’elle redresse la barre et sorte surtout Madoka de son rôle de femme-objet sexuelle soumise.
Fabrice Docher
WILD LOVE (LOVExWANKO) volume 1 d’Hiraku MIURA (2014)
Comédie romantique / fantastique / érotisme, Japon, Soleil Manga Gothic, octobre 2015, 176 pages, livre broché 6.99 euros, pour public averti
