Joueurs invétérés, employés englués dans la crise, obsédés par la mode, … : tous ces hommes et femmes dépensiers, étouffés par les crédits et rejetés par les banques, n’ont qu’une seule solution : les Yamikins, usuriers illégaux qui prêtent de l’argent à des taux faramineux. Ushijima est l’un d’entre eux et c’est loin d’être le plus tendre : nouveau dans sa “société”, Takada découvre un jeune homme de 23 ans, masse de muscles amorale, qui n’hésite pas à enfoncer plus encore ses clients dans la misère, à les escroquer, ainsi qu’à profiter de la faiblesse de tous ses “habitués”. Sa devise : dépouiller les autres pour ne pas se faire dépouiller.
Cela faisait longtemps que l’on n’avait pas vu un antihéros aussi détestable : escroc, voleur, maître chanteur, il n’a ni pitié, ni compassion et ne ressent aucune culpabilité. Mais comme il le dit lui-même, les hommes comme lui n’existeraient pas si personne n’avait besoin d’eux. Et s’il n’hésite pas à les dépouiller de tout, y compris de leur dignité, c’est bien pour leur rappeler leur triste condition. Shôhei Manabe nous dresse plusieurs portraits fort (et malheureusement) réalistes et décrit une spirale économique effrayante. Mise en garde contre la société de consommation, ses dérives mais aussi contre la grande bêtise, pour rester poli, d’une bonne partie de la population. Une œuvre choc nécessaire, à ne pas mettre entre toutes les mains.
Éditeur : Big Kana
Pays : Japon
