Dans les années 30, à Bornéo, le capitaine Drake, proche cousin de Corto Maltese, vit de trafics plus ou moins licites. Il se fait avoir par un armateur véreux et tente de récupérer sa mise. Mais il finit au bagne. Il arrive à s’échapper avec un indigène sur « l’île des larmes », entourée de récifs et de requins, en plein Pacifique ! Les deux fuyards se séparent et Drake vit comme Robinson jusqu’à ce qu’il trouve une embarcation…
L’argument est peu épais mais il nous replonge avec nostalgie dans l’univers d’Hugo Pratt. En effet, Vianello était l’assistant de ce dernier depuis Les scorpions du désert, dans les années 70 puis Corto en Sibérie. Il l’a accompagné jusqu’à la fin de sa vie en 1995. On comprend alors que son graphisme soit si proche de celui du maître. Un dessin dynamique, de beaux noirs et blancs intenses, une mise en page aérée créent une œuvre fluide et cohérente. Les aventures rocambolesques de ce capitaine désinvolte et désabusé permettent au lecteur de voyager, de s’évader vers des horizons exotiques.
La fin ouverte laisse notre héros en pleine mer, prêt à vivre de nouvelles aventures que nous aurons plaisir à découvrir.
Camille DOUZELET et Pierrick SAUZON
Une île lointaine, Lele Vianello, 24×30 cm, noir et blanc, 48 pages, 14€, Mosquito, sortie en janvier 2019.