Suite à la disparition de Chise, Elias erre à sa recherche sous sa forme de monstre rampant. Son attitude a attiré l’attention de Titania qui, avec l’aide d’Obéron et Spriggan, arrive à raisonner le magicien. Il va pouvoir compter sur les pouvoirs de la Reine des Fées, qui a déjà commencé ses recherches, pour retrouver sa disciple, même s’il refuse leur idée de désormais « l’enfermer ». Toutes les personnes ayant un rapport avec Chise sont alors être contactées et mises à contribution. Pendant ce temps la jeune fille écoute Joseph dans son repaire. Ce dernier veut récupérer le bras de dragon de Chise pour se soigner. Il commence par échanger un de leur œil afin de préparer la transplantation. Notre héroïne va alors des visions totalement inattendues…
Après de multiples péripéties, voici que se termine l’arc Joseph / Cartaphilus. La fin du « Juif Errant » est très mouvementée, avec son lot de surprise : passé du magicien et également celui du Chise révélant la transformation du 1er et la relation avec sa mère de la 2ème. Œil de Cendres est également grandement impliqué, compliquant une résolution assez violente mais typique de la méthode habituelle de Chise. Ce qui importe néanmoins le plus, au-delà de la résolution du problème Cartaphilus, est l’interaction entre tous les personnages. Déjà la disparition de la jeune fille mobilise de nombreuses personnes : de Titania et son mari, à Renfred et Alice, en passant par Angelica, plus Mariel l’ensorceleuse qui est emportée par le tumulte. N’oublions pas non plus Stella et le 2ème dragon, les victimes collatérales de toutes ces machinations. Tous plus ou moins liés à Chise, ils vont chacun voir quelque chose bouger en ou auprès d’eux. Après le sauvetage de tout le monde et la « disparition » de Cartaphilus, la vie semble reprendre son cours normal. Mais entre Elias et Chise quelque chose a changé et plus rien ne sera comme avant ; même si tout n’est pas pardonné, leurs sentiments l’un envers l’autre ont évolué, chacun avouant avoir bénéficié de l’autre. Tandis que tous deux vont maintenant se rapprocher du Collège, ils vont devoir apprendre à gérer leur nouvelle « relation ». Bien qu’omniprésente dans les lieux, les personnages, les actions, les êtres, la magie passe désormais entre guillemets au second plan. Bien qu’une grande partie de ce qui se passe soit liée à un quelconque pouvoir, l’histoire a atteint le point où la magie est devenue une composante normale du scénario. Chise ne s’en étonne plus et n’hésite pas à user de tout ce dont elle dispose. Même si elle est toujours aussi impétueuse et maladroite avec son maitre, elle a gagné en maturité et a accepté son destin. « Réconciliée » avec sa mère, un peu plus franche avec ses sentiments, nous la sentons empreinte d’un nouveau dynamisme et elle semble plus sûre d’elle. Qu’est-ce que cela va donner dans son nouvel environnement ? Difficile de ne pas louer les qualités de ce manga, tant sur le plan technique que scénaristique. Cet univers merveilleux et dangereux, habité par des êtres forts et fragiles à la fois, aux règles implacables et aux trouble-fêtes puissants, n’a donc toujours pas fini de nous étonner. Vu ce que nous connaissons déjà, cette histoire devrait durer encore longtemps ; nous pouvons dire que c’est tant mieux pour nous. Mais il nous tarde déjà de connaitre les prochaines aventures de Chise au Collège.
Fabrice Docher
THE ANCIENT MAGUS BRIDE (MAHOUTSUKAI NO YOME) volume 9 de Kore YAMAZAKI (2018)
Fantastique / fantasy / tranches de vie / drame, Japon, Komikku éditions, septembre 2018, 210 pages, livre broché 7.90 euros