Like a passing train (1978, 3’, couleur, sonore)
Le film se compose d’images de la voie ferrée passant devant la maison de Ando. Le réalisateur utilise différentes positions afin de multiplier les angles de prise de vue et de composer un catalogue de tous les regards possibles sur le train. Le regard se fait à travers les différentes fenêtres et par l’intermédiaire de reflets. Cette multiplicité permet de voir passer le train comme Ando en a fait l’expérience au fil du temps, dans son cadre de vie. Le son évoque lui aussi le passage incessant dans son caractère ininterrompu.
Like a passing train 2 (1979, 7’, couleur, sonore)
Réalisé un an après, ce second volet est construit autour de l’image du train traversant un buisson qui se trouve au fond du jardin d’Ando. La technique de prise de vue est différente : le film a été réalisé en gardant le même angle de prise de vue durant 6 mois et nous permet un voyage à travers les saisons. Après la multiplication des positions de la caméra, qui donne à voir la même réalité depuis différents points de vue du premier film, celui-ci nous présente le train à travers le temps, dans la durée. Like a passing train 2 nous donne à voir le temps là où le précédent nous présentait l’espace.
Like a passing train 3 (1982, 5’, couleur, sonore)
Ce film achève la trilogie et en garde les éléments fondateurs : le jardin et le train qui passe. Vision d’un quotidien qui est celui du réalisateur avec les modifications que 4 ans de différence entre le premier et le dernier épisode peuvent engendrer. “Le même espace que Like a passing train 1 mais un sentiment changeant. Le temps me fait changer.”
On the far side of the twilight (1994, 39’, couleur, sonore)
Ando est un réalisateur polyvalent dont les talents se sont manifestés dans le film mais aussi dans la vidéo. Outre son intérêt en tant que réalisateur (travail sur le film Oh my mother en 1969) il est actuellement intéressé par la production. Il est président du comité international de la Director guilde of Japan dont le but est l’aide à la production et la défense de la création en cinéma, et, il fait partie de la Tokyo Broadcasting System.
Inspiré par le poète Shuji Terayama, ce film a été produit en TVHD (Télévision Haute Définition) puis a subi un transfert en 35 mm. Il s’agit d’un moyen métrage situé à l’intersection du cinéma purement expérimental et de la fiction. La narration est plus présente et associée à un travail de recherche autour de l’image. Il s’agit de l’histoire d’un jeune garçon amoureux du coucher de soleil. Un soir, armé de ciseaux, il décide de voler un morceau du ciel. Débute alors son voyage à travers le temps, l’espace et la mémoire. Les saisons changent, les années passent et le jeune garçon devient adolescent, adulte puis vieillard mais ses souvenirs commencent à mener leur propre existence .
Ce film a reçu de nombreuses récompenses dont : Le prix Silver Maile, Haiwaï International Film Festival, Prix Astrolabium, Prix Hivision pour la meilleure production à Tokyo et le Prix spécial catégorie TVHD à Tokyo.
Le cinéma de Kohei Ando est imprégné d’images du quotidien. Son univers artistique offre une place prépondérante à l’émotion du vécu, aux souvenirs et aux histoires personnelles tout en laissant un espace pour la rêverie et l’imaginaire. La série des films Like a passing train s’étend sur 4 années et s’inscrit dans cette démarche. Le cadre de cette trilogie est le jardin de la maison de Ando, bordé par une ligne de chemin de fer. Tout comme il filmait ses amis dans l’ordre de son carnet d’adresse dans My friends in my address book, c’est ce qui constitue son quotidien, ce qui s’offre à son regard chaque jour qui devient le centre de son film.
Date de sortie internationale : 1978
Pays : Japon