SILENCER volume 4 de Sho FUMIMURA et Yuka NAGATE

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  Le capitaine de navire de la Marine japonaise se donne la mort sur le pont de son bâtiment flambant neuf ! L’affaire fait grand bruit et pour avancer sur ce dossier délicat, la Cabinet fait appel au Bureau Annexe. Iba n’est pas trop « chaud », du fait de sa relation avec Ryôko Ishikura, la chef de la Section Spéciale du Bureau de Renseignement. N’ayant cependant pas trop le choix, le voilà parti pour la Chine avec Katsuragi sur les traces d’une espionne chinoise. Après avoir échappés à une fusillade, ils arrivent à l’ambassade du Japon, où ils sont pris en charge par un officier militaire, Kuroki, membre officieuse des Services de Renseignements. Elle leur présente « Rio Usada », la femme qui a approché le capitaine qui s’est suicidé. Celle-ci a en fait été utilisée par Ishikura pour piéger les services chinois avec des fausses informations. Katsuragi et Iba ont alors pour mission d’appréhender les contacts de la jeune femme. Cependant rien ne se passe comme prévu…

  Pour son dernier tome, Silencer s’éloigne des intrigues policières pour plonger totalement dans l’espionnage. Entre l’intérêt de la Corée du Nord pour Katsuragi, son passé dans ce pays, la rivalité entre la Chine et la Japon, il y a de quoi affoler tous les services secrets de la région. Surtout que Ryôko Ishikura, qui avait fait juste une petite apparition dans le tome précédent, fait ici l’étalage de son machiavélisme. Même Mizusawa a du mal à garder son calme face au sort de sa protégée et il lui en fait part d’une drôle de manière. La jeune femme est en effet très forte pour mettre en place des intrigues et des écrans de fumée, pour arriver à ses fins. Il est difficile pour un élément extérieur d’avoir un plan d’ensemble, surtout qu’elle n’a qu’un seul objectif : servir les intérêts de son pays ! Et pour cela, elle se sert de tout ce qu’elle a sa disposition, quitte à mentir, trahir ou tromper. Une fois que l’on discerne un peu plus la finalité de ses actions, cela fait froid dans le dos… Cependant tout ce qu’il se passe lors des interventions en Chine et en Corée du Nord semble un peu trop « téléphoné » au niveau de l’enchaînement des actions. Bon, difficile d’être un spécialiste de ce genre d’opérations et cela a au moins l’avantage de rendre l’histoire très dynamique. Mais elle perd un peu en crédibilité et surtout en enjeu. C’est le cas notamment de la dernière partie où, malgré les dangers présents, nous ne ressentons pas vraiment de pression. C’est un peu dommage que le manga se termine de cette manière. Cependant il reste toujours ces personnages de femmes fortes et indomptables, prêtes à tout pour obtenir ce qu’elles veulent. Les hommes n’ont qu’à bien se tenir ! Obsédé et véreux, Iba est ainsi régulièrement une victime de leurs actions ; de plus ses gestes déplacés envers elles restent rarement impunies.

  En conclusion, c’est une assez bonne série policière d’action, avec des personnages féminins forts, attachants et intrigants. L’ensemble n’est pas très réaliste, en commençant par l’inspectrice Katsuragi portant un pistolet avec un silencieux et n’hésitant pas à s’en servir. Aux Etats-Unis, son comportement serait déjà limite, alors au Japon… Bien dessiné, dynamique et avec pas mal de rebondissement, ce manga plaira à tous ceux qui aiment les histoires qui flirtent avec les limites.

Fabrice Docher

SILENCER volume 4 de Sho FUMIMURA et Yuka NAGATE (2013)

Policier / thriller, Japon, Komikku éditions, décembre 2018, 222 pages, livre broché 8.50 euros

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