Durant les bombardements des forces japonaises en 1937, un homme et une femme, réunis par la force des choses, promettent de se retrouver à la fin de la guerre. Dix ans plus tard, ils emménagent, sans le savoir, dans un même immeuble.
Tsui Hark, l’un des réalisateurs les plus importants du cinéma hongkongais des dernières décennies, signe avec “Shanghai Blues” une comédie longuement (et injustement) restée inédite suite au modeste succès remporté à sa sortie en salles à Hong Kong. Réalisée à une période charnière de sa carrière, elle se situe entre l’acceptation de projets commerciaux afin de subvenir à ses besoins et sa franche volonté de réaliser des films populaires exigeants – tant bien que possible. Le début des années 80 était marqué par le considérable succès de grosses comédies balourdes et sans génie. Après s’être illustré pour en avoir réalisé plusieurs (dont “Mad Mission 3”), Hark décide de revenir à une forme plus nostalgique, mêlant comédie musicale au pur comique de situation. Il tente alors de réaliser une trilogie basée sur la musique, restée finalement inachevée à ce jour (seul le superbe “Peking Opera Blues” verra encore le jour).
“Shanghai Blues” est une attachante comédie romantique, entrecoupée de trois scènes plus ou moins musicales. Sur fond historique (l’invasion de la Chine par les forces japonaises), il tisse une irrésistible pièce de boulevard, menée par un casting haut en couleurs, mise en scène avec un rare timing comique. Hark réalise ici un pur chef-d’œuvre se classant tout simplement parmi les plus belles réussites du cinéma HK des dernières décennies. L’excès de quelques bons sentiments forcément appuyés, caractéristique du cinéma HK, ne nuit pas du tout au superbe ensemble. Un film à déguster d’urgence avec 60’ de bonus dont une interview de Tsui Hark et un livret de 52 pages afin d’embellir la grisaille hivernale.
Éditeur : HK Video
Pays : Hong-Kong