Seijun Suzuki – vol. 01 de Seijun SUZUKI

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Seijun Suzuki débarque en France avec ce coffret offrant trois de ses films les plus estimés. Si la qualité DVD permet un rendu très précis de l’image, les bonus sont plutôt maigres. Néanmoins, les introductions précédant chaque film sont intéressantes.
Le Jeunesse de la Bête (1963, Yaju no Seishun) est en fait une suite, bien que ce deuxième opus soit peu conventionnel. La dimension esthétique et le contenu du film le placent en parallèle de la Nouvelle Vague japonaise. D’un solide travail plastique ressort un univers de débauche et de corruption.
Démarche encore plus marquée avec la Barrière de la Chair (1964, Nikutai no mon), programmé lors du dernier festival Cinémas & Cultures d’Asie de Lyon, inspiré de l’œuvre érotique de Tamura Taijiro. A nouveau Joe Shishido, catapulté au sein d’un groupe de prostituées. Ces femmes représentent l’intégrité bafouée d’un pays vaincu et occupé. A la culpabilité et la honte s’ajoute la misère. Par ailleurs, si la sexualité est omniprésente, c’est de l’acte de violence que provient la jouissance.
La Marque du Tueur (1967, Koroshi no rakuin) acheva Seijun Suzuki au sein de la Nikkatsu qui le renvoya, le jugeant trop iconoclaste. Le film répond à une pure logique formelle dans une atmosphère poétique où Joe Shishido livre une interprétation tout en nuances. La Marque du Tueur est encore largement défendu. Ainsi Jim Jarmusch en a fait une citation directe dans Ghost Dog.

Ces trois films sont les jalons d’un cinéma novateur qui dut patienter quelques décennies avant de recevoir une reconnaissance méritée.

Éditeur : HK Video

Pays : Divers

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