RIVER’S EDGE de Kyoko Okazaki

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Le lycée délabré bordant la rive putride d’un fleuve, où vont Haruna, Yamada et Kozue, est un pâle mais juste reflet de leur vie : la première reste en effet avec son petit ami violent, le second est homosexuel et ne se révolte pas malgré les humiliations qu’il subit, la troisième est un mannequin qui se force à vomir tout ce qu’elle engloutit. Tous se complaisent dans leur situation car ils n’attendent pas grand-chose de la vie et leur “trésor”, un cadavre abandonné dans un terrain vague, est là pour leur rappeler la futilité de celle-ci.

Nouveau livre de Kyoko Okazaki mais toujours mêmes personnages désabusés et à tendances limites autodestructrices. Dans le quotidien de ces jeunes gens, qui ne sont plus des enfants mais par encore des adultes, les contradictions sont partout et la violence très présente, même dans le sexe. Par son style au premier abord brouillon mais tout en finesse, la mangaka nous fait découvrir peu à peu l’humanité de ces garçons et filles qui cherchent à entrer dans une réalité qu’ils ne comprennent pas. Les personnages sont tellement humains, la mise en scène si maîtrisée que nous ne nous étonnons pas de la fluidité du récit, dont tous les dialogues et monologues font mouche. S’il rebute dans un premier temps contact, ce manga est symbole du talent d’une auteure que nous ne reverrons malheureusement plus.

Éditeur : Sakka-Casterman

Pays : Japon

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