Parasite de Bong Joon-Ho, Palme d’or à Cannes et avant goût du festival Lumière, est en salle.

Chroniques tous | ciné | défaut

La famille Ki-taek survit dans un entre-sol d’un quartier populaire de Séoul. Largement touchée par la crise économique, les deux parents et les deux enfants, jeunes adultes, sont au chômage et courent après les petits boulots. Le dernier en date est le pliage cocasse de boîtes à pizza ! Elle n’engendre cependant pas la mélancolie, soutenue par une solidarité familiale sans faille. C’est ainsi que, lorsqu’un ancien camarade de classe du jeune Ki-Woo alias Kevin, le recommande à la riche famille Park pour devenir le professeur d’anglais de leur fille, il s’arrange pour y faire entrer tous les siens ! Le tout par une suite de ruses et de manipulations machiavéliques toutes plus absurdes et drôles les unes que les autres !

Mais tout ne se passera pas comme prévu. En effet, chacun a son plan, c’est même le principe directeur de tout le film, à savoir que tout plan échappe toujours à son concepteur. Et c’est avec une véritable virtuosité et un humour corrosif que Bong Joon-Ho mélange ici les genres comme il mélange les classes sociales. Ce qui fait ressortir tout ce qui les oppose. On ne parlera que des allusions voilées mais récurrentes à l’odeur des pauvres… Mais ce n’est pas qu’une peinture sociale car de surprise en surprise, le film rebondit sans cesse durant plus de deux heures.

Cette première palme d’or sud coréenne couronne ainsi un virtuose et un des plus grands réalisateurs du cinéma asiatique. Sur le mode « film de genre », et il en change à chaque œuvre, il ausculte depuis bientôt de 20 ans la société dans laquelle il vit. De Memories of murder en 2004 à Okja en 2017, en passant par The Host et Mother, il a touché au film politique, fantastique, au thriller, allant de l’émotion à la drôlerie, de l’énergique au saignant.

Son talent culmine avec Parasite. Et cela tombe bien car il sera à Lyon en chair et en os, lors du Festival Lumière. Il fera notamment une “master class” qui promet beaucoup. Et l’on pourra découvrir ou redécouvrir tout son œuvre.

Nous en reparlerons très bientôt…

Camille DOUZELET et Pierrick SAUZON

Parasite de Bong Joon-Ho, avec Song Kang-ho, Lee Sun-kyun, Choi Woo-shik…, 2h12, Corée du Sud. Sortie le 5 juin.

Festival Lumière du 12 au 20 octobre dans la Métropole de Lyon. festival-lumiere.org

Évènements à venir