Nusrat Forever, Long Distance

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Nusrat est mort, vive Nusrat. Un disque de plus parmi les innombrables qui sont déjà chez les disquaires. Quand il y a trop de quelque chose, le doute est permis sur la constance de la qualité.
Halte-là critique mauvaise langue ! On peut aussi trouver le bon disque. En effet, hormis son titre un peu kitsch, “Nusrat Forever”, est le bon choix pour les qawwalis présentés. Les titres choisis n’ont pas toujours place sur nos CD.
La rythmique, qui a tant séduit le public occidental par sa simplicité, est complètement efficace, mais dans la rigueur, sans en rajouter. Battements de mains et tabla, parfaitement en place, le travail vocal est sur le bon support. La voix, les voix envahissent nos oreilles de poèmes mystiques (parfois plus de cent vers).

Où nous emmènent-ils ? Dans la tradition, c’est de l’interactif avec Dieu. Le but de ce chant est de l’interpeller pour trouver des réponses à des questions sociales ou d’éthique religieuse. Nusrat est tantôt récitatif, sobre avec les reprises des choristes, il laisse une place à l’autre voix (Farruk) pour ponctuer façon muezzin ; tantôt il improvise, et ce sont les syllabes rythmiques puis la poésie qui prend forme. A écouter particulièrement le titre n° 2 qui est très représentatif de qawwali, tous les ingrédients de séduction sont présents et c’est ce qui donne du frisson.
Le qawwali est l’expression lyrique du soufisme, et “Nusrat Forever” en est un moment fixé, pour le plaisir de réentendre celui qui a disparu. Il manquera une voix au troisième millénaire.

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Pays : Divers

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