MINUSCULE (HAKUMEI TO MIKOCHI) volume 1 de Takuto KASHIKI

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La dynamique Hakumei et la douce Mikochi vivent dans une maison installée dans un tronc d’arbre au cœur de la forêt. La première est une réparatrice en tout genre un peu trop douée, la deuxième prépare divers produits (confitures, conserves, condiments, etc.) pour une boutique. Entourées d’insectes et autres animaux des bois, elles mènent une vie tranquille, partagée entre leur travail et les loisirs. Elles vont à la pêche, récoltent les produits de la forêt, participent à la fête des moissons de Makinata, font leurs courses au « marché en petits cubes » du port d’Arabi. Bref rien que du simple et du banal, même lorsque Hakumei va réparer le moulin d’une belette ou que Mikochi joue les critiques culinaires pour un singe et une grenouille… Ah, je ne vous l’avais pas dit ? Comme tous leurs congénères, elles mesurent moins de 10cm de haut et elles n’ont aucun problème pour parler avec les insectes et les animaux qui les entourent. Tous vivent en parfaite harmonie, habitant ensemble dans les mêmes villes et travaillant ensemble pour leur société commune.

Enchantement. Je ne crois pas qu’il existe d’autre mot pour décrire ce que l’on ressent à la lecture de ce manga. Si on excepte leur rencontre avec Sen, la scientifique farfelue fan de squelettes, « Minuscule » ne parle que du quotidien banal de 2 jeunes femmes. Mais pour nous, ce même quotidien est presque féérique. Les voir déambuler dans le marché par exemple, entre les boutiques superposées et avec des animaux (de leur taille) de toute espèces, discutant avec eux de recettes, est quelque chose de magique. La bonne entente qui y règne, dans un joyeux bazar où tout le monde est détendu et calme, donne vraiment envie de s’y immerger. Hakumei et Mikochi ressemblent à des humaines : elles utilisent les mêmes vêtements, les mêmes outils, etc.. Même constat niveau caractère : la 1ère est enjouée, dynamique tout en étant sérieuse dans son travail voire trop car elle déprime en cas de problème, tandis que la 2nde, plus réservée, a toujours tendance à trop acheter et ne sait plus se contrôler devant du bon tissu. Mais du fait de leur taille, la nature prend une autre dimension : elles se servent d’une coquille de noisette pour faire des moules de gros savons et une simple mandarine est plus grosse qu’elles. L’autre différence par rapport à nous est leur force : on voit ainsi Mikochi porter une grosse commode sur son dos sans trop de problème. A part ces détails, on est donc dans une société parfaitement intégrée dans la nature, avec les mêmes soucis liés au travail ou à la neige, et avec les mêmes joies devant un bon repas ou lors d’un jeu de société. Toute la magie de ce manga est de nous faire oublier la taille des héroïnes, pour que l’on ne soit pas surpris par les rapports d’échelle, tout en nous émerveillant par la moindre rencontre. Takuto Kashiki nous présente une très belle œuvre, au graphisme tout en rondeur mais aussi très précis. Drôle, mignon et surprenant, «Minuscule» est une bouffée d’air frais, un petit moment de bonheur tout simple qui redonne la pêche. Komikku éditions a vraiment l’art de trouver de bonnes nouveautés : en voici un autre exemple qui ne faut absolument pas manquer.

Éditeur : Komikku Editions

Pays : Japon

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