Shizuku Kanzaki et Issei Tomine se retrouvent enfin, pour faire face aux sept membres qui constituent l’Ordre des Gouttes de Dieu. Chacun d’entre eux possède une page du texte décrivant le breuvage final, mais ne la délivrera que si les deux prétendants se montrent à la hauteur de leurs attentes. Parmi ces officiers, l’on retrouve trois personnages déjà connus (Robert Doi, Charles Watkins et Honoka Tomine) et quatre nouveaux, dont Romano Visconti, dit « le taciturne du vin ». Mais avant d’entrer dans le vif du sujet, ce dernier exige que les deux challengers se soumettent à une première épreuve de qualification….
Dans le premier volume de Mariage, le tandem d’auteurs Tadashi Agi nous proposait une histoire presque annexe en guise d’introduction, seulement reliée à l’œuvre originale par la présence de Shizuku Kanzaki, au point que l’on en vienne à douter de l’intérêt de ce spin-off. Mais sa conclusion laissait entrevoir un retour aux enjeux principaux, ce que ce nouveau tome confirme. Cependant, avec l’apparition de l’Ordre des Gouttes de Dieu, il y a de quoi déchanter quelque peu. Bien sûr, la route vers l’ultime nectar ne pouvait pas être aussi simple. Mais après la recherche des douze apôtres, voilà Shizuku et Issei devant une nouvelle série de sept épreuves sur le thème des mariages gustatifs, allongeant d’autant plus le récit. En outre, ce volume en lui-même retarde l’échéance, avec une qualification en trois étapes en guise d’échauffement.
Ainsi, les deux rivaux devront associer à trois fromages autant de crus se mariant parfaitement avec eux. Il ne s’agit pas pour autant pour eux de se disputer, car chacun dispose de produits différents, et doit donc faire ses preuves de son côté. On imagine qu’il en sera de même pour les épreuves officielles, sans quoi nos deux héros n’auront qu’une vue partielle de leur Graal. Mais cela ne les empêche pas tous deux d’aller au bout d’eux-mêmes, face à une exigence de perfection. Le tome sera ainsi ponctué de six descriptions allégoriques aussi euphoriques les unes que les autres, allant même au-delà des attentes du jury.
La compétition est donc bien relancée, mais la route des vins semble encore très longue. Heureusement, et pour redonner quelque peu de courage à Shizuku comme au lecteur, la toute fin du volume nous fait retrouver plusieurs protagonistes encore absents. La rupture entre Les Gouttes de Dieu et Mariage est à présent consommée, mais les saveurs d’antan suffiront-elles à adoucir notre palais, face à la promesse d’une nouvelle farandole gargantuesque ? Gare à l’indigestion !
MARIAGE – LES GOUTTES DE DIEU (MARIAGE – KAMI NO SHIZUKU SAISHÛSHÔ) volume 2 de Shû OKIMOTO et Tadashi AGI (2015)
Gastronomie / Tranche-de-vie, Glénat – Seinen, novembre 2016, 224 pages, livre broché 9.15 euros