Takao aurait pu atteindre la plénitude depuis qu’il est officiellement en couple avec Nanako. Mais sa culpabilité continue de le ronger, au point qu’il en vienne à demander de l’aide à Sawa. Cette dernière y voit une occasion de faire exploser au grand jour la perversité du jeune homme. Et c’est ainsi que, dans un acte de détresse absolue, Takao avoue ses crimes tout en saccageant sa salle de classe en pleine nuit, avec l’aide de Sawa. Qu’en penseront ses camarades de classe le lendemain ? Et surtout, qu’en pensera Nanako ?
Si la fin du deuxième volume sonnait comme un point de non-retour, celui du troisième en accuse les conséquences. Certes, le saccage de la salle de classe est perçue comme un traumatisme par les élèves, mais l’aveu de Takao est passé inaperçu. Pourtant, Nanako a tout compris, elle, mais l’histoire ne s’arrête pas là pour autant. A présent, nos trois protagonistes jouent carte sur table, mais l’on s’étonnera surtout des réactions de Nanako, et de sa témérité à faire persister sa relation malgré tout. On la sentira ainsi investie d’une mission salvatrice, en opposition directe avec celle de Sawa. L’ange et le démon, en quelque sorte.
Et le démon reviendra rapidement à la charge : pour s’échapper de cette situation, Sawa propose la fuite à notre pauvre héros, lui imposant de partir avec elle à vélo de l’autre côté de la montagne. Le récit poursuivra encore dans sa dualité, quitte à passer par des rebondissements un brin exagérés. C’est comme si Shuzo Oshimi, emporté par l’intensité des dernières péripéties, s’était lui-même condamné au crescendo. Cependant, ces nouveaux tourments auront pour intérêt de présenter les premières fêlures dans le masque de Sawa, et nous laisser sur un sentiment d’inattendu pour la suite… Malgré tout, Shuzo Oshimi sait ménager son suspens !
Le volume s’achève sur un chapitre bonus, centré sur Sawa, qui fait office d’épisode pilote, d’autant qu’il ne semble pas en lien avec la trame principale. On comprend surtout que la jeune fille énigmatique reste le centre d’intérêt de l’auteur, qui nous en présente une autre victime. Néanmoins, il n’y a pas grand-chose d’autre à retenir de ce bonus.
LES FLEURS DU MAL (AKU NO HANA) volume 3 de Shûzô ÔSHIMI (2009)
Suspense / Romance, Ki-oon – Seinen, mars 2017, 192 pages, livre broché 6.60 euros