Lovely Fridays volume 2

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Une idée chevaleresque se dessine au cours du deuxième volume de Lovely Fridays. A la fin du volume 1 Nekota est témoin d’une scène affreuse pour lui : le baiser de Ai et Serizawa. On apprend par la suite, que ce dernier fait exprès d’avoir de mauvaises notes pour obtenir des cours particuliers de Ai. Par amour, il est prêt à faire tous les sacrifices. Pour pouvoir embrasser sa cousine, il promet d’obtenir la note maximale à tous ses examens. C’est en quelque sorte l’épreuve ultime pour libérer la princesse. Epreuve qu’il parviendra à surmonter, mais d’autres péripéties l’attendent. Arina Tanemura continue de dessiner une illusion vieillie de l’amour, avec son héroïne aux élans lunatiques.

On sent cependant que la mangaka poursuit son idée première : dessiner l’émotion même, à travers les yeux de ses personnages, les reflets, les lumières et les brillances. Elle souhaite faire ressortir du noir et blanc, les couleurs du sentiment amoureux.

Le foisonnement de ces brillances, reflets ou éclats de lumière, nous évoque une scène vue à travers une vitre. Celle-ci donne sur un extérieur fictionnel et le manga devient comme une fenêtre ouverte sur le rêve et l’illusion romantique. Ainsi Arina Tanemura ne triche pas, par son style elle nous montre d’une manière limpide, que la conception de l’amour qui se dégage de son manga n’est pas réelle.

En effet, l’auteure ne cherche pas à dessiner le réel, mais à mettre en exergue l’univers romantique et intérieur de son héroïne. Cette impression résulte des décors. Lorsque Ai et Nekota sont bloqués dans un ascenseur, leur silhouette se détache sur un fond lumineux et abstrait. La réalité s’estompe, elle laisse place à leurs deux corps eux-mêmes réduit à deux ombres, tant les sentiments qui les submergent prennent le pas sur la réalité.

Finalement ce n’est pas souvent que jaillit l’émotion de la forme dans Lovely Fridays. Parfois cependant, lors de gros plan sur Ai, les yeux de la jeune fille sont représentés à l’aide de traits hachés, le dessin devient plus gestuel, plus expressif, l’émotion apparaît soudainement. Dommage qu’Arina Tanemura n’utilise pas plus souvent cette technique picturale.

Lovely Fridays continuera de plaire aux amateurs de shôjo. Dans ce deuxième volume les codes du shôjo sont utilisés jusqu’à l’usure. Tellement que si certaines pages nous donnent envie de vomir par leur niaiseries, d’autres nous impressionnent par leur abstraction aux allures expérimentales.

Lovely Fridays d’Arina Tanemura, édité par Shueisha au Japon en 2013. Edition juin 2016 par Delcourt/Tonkam en France.

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