Les femmes oppressées par des mœurs très contraignantes est un thème cher à Kenji Mizoguchi.
Gion est le quartier chaud de Kyoto. Le film réalisé par Mizoguchi en 1936 y prend place pour mieux montrer que vies affective et professionnelle finissent toujours par avoir une incidence l’une sur l’autre.
Furusawa est gérant d’une entreprise en faillite. Pour échapper au l’harcelement de sa femme, il s’installe chez Umekichi, une geisha du quartier de Gion. Omocha ne voit pas cela d’un très bon oeil. Elle a une approche beaucoup plus hostile à la gent masculine que sa grande sœur, plus traditionaliste. Omocha décide qu’il faut retourner le système de domination dont les femmes font les frais. En tant que geisha, elle profite de la crédulité des hommes qui viennent la voir. Quelque peu radicale, sa devise qui est de ne plus accorder d’attention aux hommes, sinon pour la manne d’argent qu’ils représentent, contraste avec la vision de sa sœur aînée (Umekichi).
Les sœurs de Gion montre les deux facettes d’une société jugée par Mizoguchi. Son regard est acerbe, à l’image de l’attitude parfois violente de ses personnages. La misogynie est palpable à travers ce film. La jeune sœur de Kenji Mizoguchi a été vendue à l’âge de 14 ans au propriétaire d’une maison de geishas. Cet événement a sans doute marqué durablement l’esprit de Mizoguchi.
Il n’empêche que la réalisation datant des années 1930, pour une première expérience ou non de l’art du maître Mizoguchi, frappe le spectateur par sa fluidité.
Acteurs : Isuzu Yamada, Yoko Unemura, Benkei Shiganoya,…
Éditeur : Carlotta Films
Pays : Japon