Grand amateur de chat, Satoru tente de se rapprocher de celui qu’il nommera Nana, un matou errant fort et fier. Lorsque ce dernier a un grave accident, notre jeune homme s’occupe de lui et le félin choisira de rester à ses côtés. Leur vie commune se déroule sans trop d’accros mais un jour, Satoru doit se résoudre à se séparer de Nana. Il décide alors de faire le tour de tous ses anciens amis, pour trouver celui qui sera digne de le recueillir. C’est l’occasion pour Satoru de se remémorer ses souvenirs d’enfance, tristes ou joyeux. Et Nana lui en profite pour découvrir des paysages qu’il ne connait pas.
Certains passages sont « racontés » par les amis et la tante de Satoru. Mais la majorité de l’histoire a pour narrateurs le jeune homme et… son chat Nana. En effet le félin a une conscience et n’hésite pas à commenter ou critiquer ce qu’il voit. Sa complicité avec Satoru est donc réelle, dans le sens où ils semblent se comprendre. Cela donne au roman une bonne dynamique car tout se passe comme s’ils avaient une conversation. Nana a néanmoins un avantage vu qu’il peut parler avec ses congénères ainsi que les autres animaux, surtout les chiens.
En rencontrant ses anciens amis, Satoru fait une rétrospective sur sa vie. Ce roman, en plus de la complicité entre un homme et son chat, parle ainsi de famille et d’amitié. L’importance des relations est mise en avant, de même que la manière dont elles peuvent débuter. Les liens avec ses parents, ses camarades, ses animaux s’entretiennent, varient, se renforcent ou s’affaiblissent. Dans les bons et les mauvais moments, il faut s’avoir rebondir, prendre les bonnes décisions : cela est plus simple si nous sommes bien entourés. Malgré ce qu’il a subi, Satoru arriva ainsi à avancer grâce à tous les soutiens qu’il reçut. Même sa tante Noriko, maladroite et peu sûre d’elle, fera tout pour l’aider.
Ce premier roman d’Hiro Arikawa traduit en France est une bonne surprise. Malgré certains passages plus tristes, il est globalement joyeux, grâce notamment à un Satoru « positif », voir naïf. Le chat Nana, lui, est plutôt très terre à terre. Les deux se complètent donc presque parfaitement. Le rythme de l’histoire est agréable, le scénario facile à suivre, malgré les changements d’époque. Même les quelques éléments de surprise sont bien amenés. C’est un bon roman « feel good », positif sans être niais, une ode à la recherche du bonheur et à l’amitié. Ce n’est peut-être pas une « grande » histoire mais c’est une belle histoire.
Fabrice Docher
LES MÉMOIRES D’UN CHAT (TABINEKO RIPÔTO) d’Hiro ARIKAWA (2015)
Comédie / Drame, Japon, Actes Sud, juin 2017, 326 pages, livre broché 22 euros