L’équateur d’Einstein de Liu Cixin paraît chez Actes Sud « Exofictions ».

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Les éditions Actes Sud ont compilé les nouvelles du maître incontesté de la science-fiction chinoise dans un premier recueil : L’équateur d’Einstein. On en avait eu un avant goût avec Terre errante que l’on retrouve ici. Un second volume suivra.

Dans un futur très lointain, pris d’héliophobie, les terriens, grâce à une technique très en avance sur notre époque, ont entrepris d’arrêter la rotation de la terre. Première étape de leur départ vers un ailleurs incertain. En effet, le soleil arrivé au bout de la combustion de son hydrogène, doit exploser et ainsi gonfler jusqu’à l’orbite terrestre. La fin des temps est proche. Sur les pas de son héros, qu’il ne nomme jamais, Liu Cixin nous fait assister à la migration de la planète terre sur 10000 ans en direction de Proxima du Centaure, notre plus proche étoile, afin de s’y satelliser. Et ainsi sauver l’humanité.

Bien sûr, tout est transformé sur la planète. Plus aucun humain n’habite en surface. Tous les survivants se sont réfugiés dans des souterrains très profonds et ne forment plus qu’un seul peuple. Des vagues d’une centaine de mètres ravagent continuellement sa surface. La glaciation, évidemment recouvre tous les territoires. La fuite dans l’univers les plonge dans un environnement à -273°C. Grâce à des rayons lasers ultra puissants, ils parviennent à s’extraire de l’orbite solaire en direction de l’étoile salvatrice. Tout à leur survie, les humains n’ont plus de sentiment et ne s’accouplent que pour procréer et donc perdurer à l’instar du personnage principal de Terre errante.

À partir de quelques données scientifiques réelles, comme la propulsion laser ou le flash de l’hélium, Liu Cixin nous transporte dans un futur apocalyptique, mais non dénué de réalisme. En effet, grâce à une imagination débordante d’inventivité, il nous fait lutter et souffrir aux côtés des futures générations de terriens. Les péripéties se succèdent à un rythme effréné et palpitant dans chacun des 17 récits présents dans ce volume. Une réflexion morose mais non dénuée d’humour sur le sens de la vie et l’avenir de la Terre s’en dégage. Que sommes-nous face au cosmos ?

Camille DOUZELET et Pierrick SAUZON

L’équateur d’Einstein, nouvelles complètes 1, Liu Cixin, édition préparée sous la direction de Gwennaël Gaffric, 24,80 €, éd. Actes Sud, coll. « Exofictions », le 19 janvier 2022 en librairie.

Chine, science-fiction, voyage interstellaire, humanité, apocalypse, anticipation, exofiction

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