Miyazaki a frappé un grand coup en emportant l’Ours d’Or au festival de Berlin, fait rarissime pour un film d’animation de surcroît japonais. Plus fort que son précédent “Princesse Mononoke”, plus intelligent que les dix derniers Walt Disney réunis. Plusieurs visions du film ne peuvent épuiser une telle poésie nous plongeant dans les méandres des légendes et de l’enfance. Sûr, Miyazaki est l’un des plus grands réalisateurs de son temps et sa principale qualité est de bien s’entourer. Il a naturellement choisi de retravailler avec Joe Hisaishi pour conter le voyage peu ordinaire de la petite Chihiro au pays des esprits. Ce qui ne fut pas simple pour le compositeur qui hésita longuement sur le traitement de l’histoire. Il se résolut à utiliser le piano et un ou deux instruments à cordes pour souligner la tranquillité de la fillette face au “chaos” qu’elle doit dominer pour retrouver ses parents. Pour la cohorte de monstres, le New Japan Philharmonic Orchestra, conduit par maître Joe himself, se déchaîne et laisse hurler la sorcière Yubaba, le Sans-Visage et le petit Dragon. L’humain et le fantastique se côtoient dans un malstrom sonore avec de la musique symphonique, des chansons folkloriques d’Okinawa, des musiques moyen-orientales et africaines.
Une fois de plus Hisaishi démontre son infinie précision pour épouser l’univers du cinéaste et son inspiration féconde. 23 millions d’entrées au Japon et plus de 500 000 cd vendus. Encore une excellent galette du maître… je ne sais plus où les mettre.
Éditeur : Milan
Pays : Japon